Fleuron des safaris africains dans les années 60, anéanti par des années de guerre, le parc de Gorongosa renaît aujourd’hui de ses cendres, grâce au soutien d’un philanthrope américain. Au programme : réintroductions animales, suivis scientifiques, lutte anti-braconnage, mais aussi lutte contre la mariage précoce, la pauvreté, aide à l’éducation et au développement économique des populations. Le photo-reporter Olivier Grunewald nous emmène à la découverte de ce territoire sauvage du Mozambique.
Situé au sud de la vallée du Grand Rift, le parc de Gorongosa était, jusqu’à la fin des années 1970, l’écosystème le plus riche et le plus diversifié d’Afrique australe. Mais seize années d’une guerre sanglante débutée en 1977 ont anéanti ce havre grouillant de vie. En 1992, Gorongosa avait perdu 95 % de sa faune. Aujourd’hui, moins de trente ans après, le parc national renaît de ses cendres. Un exploit dans un pays parmi les plus pauvres du monde. Derrière ce miracle, le dynamisme des écosystèmes et la collaboration entre le gouvernement mozambicain et un philanthrope américain autour d’une idée : faire de la zone protégée un moteur de développement pour les populations locales. Depuis 2004, l’engagement est total et sur tous les fronts.
Réintroductions d’espèces animales
Coup de pouce au repeuplement du parc, les réintroductions ont débuté en 2006. Elles représentent au total moins de 500 animaux, gnous et buffles en majorité. La plaine inondable du parc est si dynamique que le repeuplement a été rapide. Aujourd’hui, la biomasse du parc atteint 80 % de son état d’avant-guerre.
Lutte contre le pillage des ressources naturelles
Une armada de 303 rangers incluant 12 femmes sillonne quotidiennement le parc, chargée de lutter contre le braconnage. Depuis 2015, quelque 20 000 collets et 1500 pièges à mâchoires ont été détruits.
Laboratoire scientifique de pointe
Anéanti puis ressuscité, le parc de Gorongosa, une des régions d’Afrique les moins étudiées sur le plan biologique, est ainsi devenu un formidable site de recherche scientifique à ciel ouvert. Grâce à son laboratoire de pointe installé sur le terrain, le parc est devenu une plaque tournante de l’activité scientifique et éducative au Mozambique.
Les populations au cœur du projet de réhabilitation
Mises en place de « cliniques mobiles » pour apporter des soins aux villages les plus reculés, « Clubs de jeunes filles » pour mettre un frein au mariage précoce, formation de « mamans modèles » pour conseiller les familles en matière de nutrition, de santé, de naissance, actions éducatives, création d’un millier d’emplois dans le parc, … tout est mis en œuvre pour que le développement du parc profite avant tout aux communautés locales.
L’agroécologie pour éradiquer la pauvreté et maintenir les milieux naturels
Sur le mont Gorongosa, dernier bastion des rebelles de la Résistance Nationale du Mozambique, l’équipe du parc a décidé de rendre à la montagne l’opulente forêt pluviale qui couvrait autrefois ses versants et d’inciter les fermiers durement touchés par la guerre de se remettre à travailler leurs lopins de terre. Les caféiers sont alors plantés à l’ombre de jeunes plants de la forêt. Native. L’été dernier, 500 familles ont ainsi récolté plus de six tonnes de café. La vente de ce cru représente une chance pour les habitants de la montagne de sortir de la famine et de la peur.
Année après année, le parc national de Gorongoza prend le chemin de la réconciliation, entre l’homme et la nature.
Illustrer la renaissance en images
Des hordes d’antilopes, des nuées de pélicans, des éléphants, une multitude de buffles et de gnous… Le Parc National de Gorongosa renoue depuis quelques années avec la vie, après avoir été dévasté par une longue guerre civile. Le reporter Olivier Grunewald nous raconte cette renaissance exceptionnelle, qui fait rimer protection de la nature avec progrès social et développement personnel.
Reportage photographique réalisé par Olivier Grunewald au Nikon D6.
Superbe reportage en Afrique,j’adore vraiment,le reflex classique est encore dans le coup…
Belle région, espérons que la guerre ne reviendra pas …
J’ai été dans plusieurs pays d’Afrique.Heureusement la conscience et la conservation des espèces est devenue un en-jeu primordial.Au Kénya,en Ethiopie les gardes et la population sont fantastique de générosités.Reportage avec de beaux commentaires.Merci.