Ce troisième confinement, c’est aussi l’occasion pour nous de continuer la découverte de talents créatifs à travers l’initiative « confinement créatif » de Jonathan Bertin. Il y a quelques mois, des projets avaient retenu notre attention : Jimmy Ricaud, Annabelle Brusseau et Guillaume Vial que nous vous invitions à découvrir. Aujourd’hui nous prolongeons l’expérience avec la découverte d’un nouveau projet créatif confiné, Rafaelle Lorgeril et sa série « Unlock ».
Étant photographe et directrice artistique, la création d’univers est quelque chose qui habite Rafaelle au quotidien. Dès que son regard se pose quelque part, elle imagine une image, une scène naviguant entre la réalité et son imaginaire. Sa pratique photographique est d’autant plus influencée par sa psychologie lorsque elle réalise des autoportraits, comme cela a été le cas pour cette série « Unlock ».
« Ce second confinement est arrivé au cœur d’une période de grand changement dans ma vie; il a été l’allégorie de mon état psychologique. Je me suis sentie perdue, comme enfermée au milieu d’une pièce sombre, sans repères, seulement moi et mes pensées.
Le retour d’un quotidien monotone a ralenti mon inspiration et habitant en ville, j’étais également restreinte par les murs de mon appartement pour faire des photos. La seule nouveauté qui m’inspirait était la lumière du soleil qui entrait au travers de mes fenêtres, différemment à chaque fois et était comme un rayon d’espoir au milieu de l’obscurité. J’ai donc tenté des autoportraits et les images que je commençais à créer ont inconsciemment reflété la situation. Ces points de lumières nous sortent de la noirceur et apportent une ouverture vers une liberté espérée. Voir plus loin, voir ailleurs que les quatre murs de la pièce, que les quatre murs de nos pensées. »
« Lorsque je suis tombée sur le challenge de Jonathan Bertin, j’avais déjà réalisé deux premiers autoportraits séparément (les deux premiers de la série), il y avait cette cohérence lumineuse, ainsi que par le sens qui en a découlé, alors j’ai décidé de relever le défi de créer une suite à ces images, sans vraiment avoir une idée du rendu global mais en laissant mes émotions m’inspirer (et en espérant avoir une série et des images cohérentes). Les jours passaient, j’avais réalisé deux nouvelles images mais la lassitude du confinement avait repris le dessus et j’arrivais au bout de mon inspiration. »
« À la fin du confinement, je suis partie en déplacement à Biarritz dans l’appartement de ma meilleure amie d’enfance. Un lieu chargé de souvenirs, d’émotions, et surtout de sérénité. Je peux y passer des heures à écouter le bruit des vagues et contempler l’océan à travers les fenêtres. J’y ai ressenti une énorme bouffée d’air, pile ce dont j’avais besoin. Mes trois dernières images à réaliser pour la série me sont parues évidentes, pourtant imprévues, mais elles clôturaient parfaitement mon story-telling psychologique qui s’est découlé au long de ces images et de cette période. Une ouverture vers l’extérieur et vers l’apaisement. »
Pour prolonger l’expérience, nous vous invitons à suivre Rafaelle sur son compte Instagram.