La photographie sportive en milieu urbain : les conseils de Little Shao

Tuto

Les environnements urbains sont un terrain de jeu infini. On peut toujours jouer avec les formes, les lignes, le paysage d’une ville à l’autre. L’exploration et la capture d’un sujet dans ces environnements rendent tout plus intéressant et unique. L’une des choses les plus importantes est de bien faire les choses et voici quelques uns de mes conseils…

Pour ce sujet, je me suis mis au défi de produire toutes les images avec le Nikon Z50 car je ne travaille généralement qu’avec des boîtiers FX (plein format). La raison principale de ce choix est que la photographie de sport urbain devient de plus en plus populaire et que même les athlètes voulaient créer leur propre contenu. Malheureusement, leur budget n’est généralement pas suffisant pour se procurer ces appareils FX professionnels, alors j’ai toujours essayé de les rediriger sur des appareils APS-C qui sont plus accessibles en termes de budget.

Tutoriel : La photographie sportive en milieu urbain par Little Shao

1 – Trouver le bon sujet

Une des choses qui pourrait rendre l’ensemble de l’image gênante est d’avoir un sujet qui n’a pas de sens dans l’environnement que vous décidez de photographier. Par exemple : un joueur de volley-ball qui fait un smash au milieu d’un immeuble sans filet ni adversaire. Pourquoi un joueur de volley-ball jouerait-il seul dans la rue ? Mon exemple est là pour expliquer que vous pouvez être créatif autant que vous le voulez, mais que vous devez conserver un contexte.

Voici quelques uns des sujets que je traite habituellement car ils sont vraiment pertinents dans la rue : le football en style libre, le parkour et la course libre, les danseurs et tout ce qui pourrait vraiment être fait dans les rues et les éléments de la ville.

Pour le test du Z50, j’ai choisi ce jour-là de photographier un joueur de football freestyle @loganfreestyle et le coureur @johantonnoir

2 – Sélectionnez une localisation pour le décor et la composition de votre image

Trouver un lieu étonnant est l’une des clés pour obtenir une image étonnante. Essayez de penser à un endroit qui pourrait déjà être magnifique même si vous n’avez pas de sujet sur votre photo. Ajouter de l’action à cette photo ne peut être qu’un bonus et un point fort pour votre photo. L’arrière-plan d’une photo, même si vous êtes concentré sur le sujet, peut renforcer la beauté et la dynamique de votre photographie. Votre arrière-plan peut vous apporter encore plus de lignes grâce à la règle d’or de la photographie de 1/3 ou aux lignes de force. Vous pouvez voir sur certaines de mes photos que j’ai essayé de cadrer le plus possible en utilisant la règle des tiers. Certaines de vos lignes du sol, des bâtiments, des escaliers peuvent aussi rejoindre les coins de votre cadre (lignes de force).

70-200mm F2.8 NIKKOR Z ISO 100 at 1/1250sec with f/2.8

Sur cette photo, vous pouvez voir très clairement que la composition est telle que le sujet positionné à 1/3 gauche de cette photo et la ligne faite par les escaliers rejoignent le coin inférieur droit. J’utilise vraiment les lignes de l’environnement urbain pour ajouter plus de géométrie. Sur celle-ci, le but était aussi d’avoir une sorte de minimalisme n’ayant que les escaliers et le ciel.

3 – Posséder un équipement adapté

Lorsque vous photographiez dans un environnement urbain, vous êtes confronté à de nombreuses situations aléatoires. Ce que vous voulez vraiment, c’est éviter d’avoir un équipement trop lourd et vous souhaitez avoir une grande diversité de cadres. Le poids, la compacité et la portabilité de votre équipement sont des éléments que vous souhaitez vraiment optimiser pour éviter de porter un gros sac ou de vous faire mal au dos toute la journée.

Pour ce projet, j’ai utilisé le Nikon Z50 qui est vraiment compact. Quand j’ai dû grimper pour monter sur le toit de Paris, c’était un réel avantage, surtout avec la gamme d’objectifs que j’avais avec moi. L’écran tactile incliné pour la photo est parfait pour les prises de vue à angle faible, surtout pour les plans d’action. Parfois, le sol est sale et l’angle peut être si bas que vous ne pourrez même pas regarder à travers votre viseur. Ce que je fais généralement, c’est cadrer, utiliser l’écran tactile incliné pour faire la mise au point et/ou le déclenchement sur le sujet.

Nikon Z50 kit with the 16-50mm f/3.5-5.6 + Profoto connect

Je recommande vivement ce type d’optiques :
– Un objectif grand angle (j’ai utilisé pour cette session le Nikkor Z 16-50mm f/3.5-5.6 du kit Z50, le Nikkor Z 14-30mm f.4 et le Nikkor AF 16mm f/2.8 D fisheye avec l’adaptateur FTZ)
– Objectifs à longue focale (j’ai utilisé le Nikkor Z 70-200mm f/2.8 VR S et l’objectif Nikkor 105mm F1.4 en prime)

L’objectif grand angle vous aidera à apporter une distorsion et une forte dynamique. Dans une ville où vous pourriez probablement avoir des bâtiments et beaucoup de détails dans l’environnement comme le béton pour le sol, cela vous aidera à avoir une texture et des bâtiments dans le cadre. L’objectif à longue focale vous permettra d’avoir un sujet à très longue distance, ce qui vous donnera l’impression qu’une scène se déroule comme si vous regardiez une peinture. Si vous vous éloignez le plus possible de votre sujet, vous pourrez voir tout ce qui se trouve à l’arrière-plan, comme sur la photo ci-dessous.

Iso 100, 1/3200sec, f/2.8 Using on this one the Nikkor Z 70-200mm f/2.8 VR S

Si vous voulez réaliser un plan d’action dramatique, le fait d’avoir un objectif grand angle vous aidera vraiment, surtout si vous capturez des mouvements acrobatiques. Le fait de photographier avec cet objectif grand angle combiné à un plan à angle faible rendra le sujet encore plus étonnant.

With Nikkor Z 14-30mm f/4 Iso 100, 1/1600sec, f/4

4 – Effectuer les bons réglages

Geler l’action avec une vitesse d’obturation élevée

Les prises de vue nécessitent une vitesse d’obturation assez élevée si vous voulez figer l’action. Lorsque je prends des photos de sport en milieu urbain, j’aime avoir un sujet net, sans flou de mouvement. L’intention et votre cadre raconteront l’histoire et apporteront le mouvement dans votre image, mais ce que j’aime, c’est avoir une image nette et précise. Lorsque je photographie un mouvement pour un humain en action, je m’assure généralement que ma vitesse d’obturation est supérieure à 1/1000sec mais plus vous avez une vitesse d’obturation élevée plus vous êtes sûr d’annuler tous les risques d’avoir un flou de bougé.

With Nikkor Z 20mm f/1.8 Iso 100, 1/4000sec, f/1.8

Choisissez votre ouverture

Cela dépendra de ce que vous voulez vraiment faire… Si vous voulez faire la mise au point sur le sujet parce que vous voulez ajouter un arrière-plan flou avec un beau bokeh, vous pouvez avoir votre objectif grand ouvert, ce qui signifie que le nombre d’ouverture est le plus faible possible. Cela peut également être un avantage pour vous si vous n’aimez pas vraiment l’arrière-plan. Cela vous apportera un beau rendu créatif sur l’arrière-plan.

With the Nikkor AF-S 105mm f/1.4 prime lense with the FTZ adaptaor Iso 100, 1/3200sec, f/1.4

Au contraire, si vous voulez avoir plus de détails sur le sujet et sur l’arrière-plan, si vous augmentez l’ouverture, vous verrez plus de netteté et de détails au premier plan et à l’arrière-plan. Dans l’exemple ci-dessous, vous pouvez voir que vous avez plus de netteté et de détails dans les nuages, les bâtiments, même si l’accent était mis sur le sujet.

With the Nikkor AF 16mm f/2.8 Fisheye with the FTZ adaptaor Iso 125, 1/1600sec, f/5.6

5 – Maîtriser l’Auto Focus (AF)

En fait, il y a trois façons de faire mon autofocus sur les athlètes avec lesquels je travaille lorsqu’ils sont en action.

L’AF-S (simple)

Lorsque le sujet ne fait pas d’aller-retour mais reste à la même distance entre lui et moi en train de faire son mouvement. Je pourrais utiliser l’Auto Focus Single (AF-S) qui nécessite que j’exerce une demi pression sur votre sujet pour verrouiller l’AF, m’assurer que j’ai le bon cadrage et maintenir cette demi pression pendant le cadrage et déclencher lorsque l’action se produit.

Iso 100, 1/2500sec, f/2.8 Using on this one the Nikkor Z 70-200mm f/2.8 VR S

Sur cette photo, le saut était vertical, donc je sais que dès que j’ai fait mon AF à l’endroit où il se tenait, pendant son action, la distance entre lui et moi ne changera pas, donc il sera toujours net dans la mise au point.

Même chose pour la photo ci-dessous, où je lui demande de mettre sa main à l’endroit où il fera le mouvement afin d’aider à faire la mise au point automatique.

Tutoriel : La photographie sportive en milieu urbain par Little Shao

L’AF-C (continu)

Dans ce type de mise au point automatique, en maintenant la demi pression avec votre doigt sur le déclencheur, vous aurez toujours une mise au point automatique constante dès que les collimateurs AF dans votre viseur se trouve sur votre sujet.
Par exemple, sur cette photo, je suivais tout son chemin alors qu’il courait vers moi.

Iso 100, 1/2500sec, f/2.8 Using on this one the Nikkor Z 70-200mm f/2.8 VR S

L’AF-S ou AF-C avec une sélection automatique de la mise au point avec détection des visages et des yeux

Sur celui-ci, c’est un moyen très simple d’éviter de se focaliser sur un obstacle quelconque et vous n’aurez qu’à vous fier à cette fonctionnalité de votre appareil photo. Pour cet exemple, la balle était un véritable obstacle, j’ai donc voulu utiliser cette fonction pour m’assurer que la mise au point se faisait sur son visage ou son œil, car il jonglait au hasard et était très imprévisible. Pour m’assurer que j’étais vraiment concentré sur le visage et les yeux, j’ai essayé de prendre cette photo avec l’objectif 105mm f/1.4. Une simple erreur d’autofocus aurait été vraiment visible et aurait amené son visage hors de la zone de mise au point. J’ai utilisé le mode rafale ici pour voir la réaction de l’appareil photo et c’est une vraie réussite pour moi.

With the Nikkor AF-S 105mm f/1.4 prime lense with the FTZ adaptaor Iso 100, 1/2000sec, f/1.4

6 – Utiliser un flash externe

Parfois, j’aime apporter une ambiance dramatique dans mes prises de vue et pour cela j’utilise une lampe de poche (Profoto B10) avec un déclencheur (profoto connect ici) que vous branchez sur le sabot du flash de votre appareil photo. Vous pourrez alors contrôler à distance la torche avec une synchronisation. Voici la configuration que j’ai utilisée pour créer cette image où les détails dans le ciel sont plus visibles.

With the Nikkor Z 16-30mm f/3.5-5.6 + Profoto B10 Iso 100, 1/200sec, f/11

Pour créer ce genre d’image, il faudrait un flash, plus puissant est le flash plus la photo peut être dramatique en augmentant la puissance du flash et en augmentant la valeur de votre ouverture. Une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à utiliser le flash c’est parce que j’aime les nuages et j’aime voir des détails dans le ciel ce qui n’est pas toujours possible surtout parce que le sujet est sous exposé par rapport au ciel. Je commence généralement à trouver mon réglage en étant concentré sur le ciel et, comme vous pouvez le voir ici, sur la photo sans flash, le sujet est totalement sombre.

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Une fois que j’ai trouvé mon réglage idéal qui me permet de voir les détails dans le ciel, j’ajoute ma lumière et j’ajuste la puissance de la lumière jusqu’à ce que j’obtienne ce que je veux comme rendu…

Tutoriel : La photographie sportive en milieu urbain par Little Shao
Tutoriel : La photographie sportive en milieu urbain par Little Shao

Le flash Profoto B10 est déporté sur le côté afin d’éviter que la lumière ne vienne de l’avant. Cela vous aidera à faire apparaître des ombres et bien plus encore.

Explorez vous aussi le dynamisme de la photographie sportive en milieu urbain et partagez vos créations avec le hashtag #CreateYourLight

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  1. Belle dit :

    Photographe exceptionnel, images saisissantes, mais budget colossal en optiques pour un photographe lambda