La prise d’images en contre-jour est souvent mise en exergue par le milieu de la photographie car elle en est considérée comme sa “chimère”. Or, différentes techniques existent pour tirer profit de la surexposition et ainsi réaliser des clichés uniques aux couleurs idylliques. Mais comment s’y prendre ? Thibault Copleux, qui nous expliquait récemment la photographie de mariage, nous décrypte cet exercice particulier.
Tout d’abord, qu’est-ce que le contre-jour, à proprement parler ?
« Une photographie à contre-jour est la prise d’image en face d’une lumière forte, émanant la plupart du temps du soleil qui rentre directement, ou presque, dans l’objectif de votre appareil. Votre sujet se voit alors uniquement éclairé par l’arrière et votre image se retrouve biaisée… Mais pas d’inquiétude ! Des solutions créatives existent pour palier à ce phénomène et en faire votre plus grand allié. »
Quelques conseils pour débuter
« Chaque contre-jour est unique par sa luminosité et par le résultat escompté. Soyez donc à l’affût des réglages de votre appareil et tendez à surexposer, volontairement, l’arrière-plan que vous souhaitez immortaliser. En outre, une prise de vue judicieuse est la clef d’un portrait en contre-jour réussi. Dosez justement la luminosité entre l’arrière-plan et le visage du modèle, pour mettre tous les atouts de votre côté. En effet, il s’agit d’exposer correctement les hautes et basses lumières pour obtenir une photo de qualité, et ce malgré l’absence de détails dans les parties ombragées de votre sujet.
Enfin, évitez les autres sources d’éclairage sur votre modèle afin de conserver un effet naturel sur votre instantané. »
Vitesse et ouverture de l’appareil
« Gardez bien ceci en tête : une photo est unique, ne conservez donc pas les mêmes réglages ! Essayez, testez la lumière et vous obtiendrez les résultats escomptés ! Pour vous indiquer le chemin à suivre, tendez vers une grande ouverture dans l’optique de minimiser la profondeur de champ ; tout en jouant avec la vitesse de votre boitier. Cela diminuera la netteté de votre arrière-plan, tout en mettant en avant la beauté de votre modèle. Cependant, attention à ne pas trop minimiser l’ouverture pour ne pas obtenir des vitesses d’obturation trop lentes et ainsi mettre en péril votre cliché. »
Oui mais quels objectifs de portraits pour le contrejour ?
« Un large choix s’offre à vous et il n’est pas toujours facile de se décider… Mais pas de panique, c’est là que j’interviens ! Alors, cela va de soi, armez-vous d’un objectif qui propose un zoom pour allouer à vos clichés un détachement distinct entre le modèle et l’arrière-plan. La petite merveille que je peux vous recommander n’est autre que le 70-200 mm f2.8 de chez Nikon. Il propose une prise en main légère et un traitement Nano Cristal et un diaphragme circulaire à 9 lamelles avec une adaptation quasi instantanée ; bref, un allié de choix ! De surcroît, les objectifs 85 mm F1.8 ou 50 mm F1.8 ou F1.4 représentent également de très bons choix. »
« La photo ci-dessous a été réalisée avec un vieux Nikkor 50 mm f/1.8 D-AF – Nikon F et un D90 à la tombée du soleil. Ce cliché a été particulièrement compliqué à immortaliser puisqu’à cause de la lumière, l’autofocus était beaucoup sollicité et n’arrivait pas à faire correctement la mise au point… Mais le résultat a été plus que satisfaisant et représente même l’une de mes plus grandes fiertés de photographe. Pas besoin d’un matériel professionnel. »
A quelle heure photographier en contre-jour ?
« Il est naturel que la prise en compte de l’heure de l’immortalisation de photographies est primordiale. Utilisez cette maxime pour vous diriger : “les rayons du soleil donnent le ton à l’image”. Ainsi, en été il sera de mise de privilégier les clichés en début ou en fin de journée pendant les dites “golden hours” ; et en hiver, une lumière douce vous sera offerte aux alentours de 15h. Moins le soleil est haut dans le ciel, plus les couleurs seront à votre avantage et raviront la silhouette de votre modèle…
S’il vous arrive de photographier à un moment de la journée où la lumière est dure, arrangez-vous pour tamiser cette dernière. La photo ci-dessous a été réalisée en intérieur, et en plein été ; aux alentours de 16h. L’utilisation des rideaux se veut judicieuse puisqu’elle permet d’adoucir la lumière entrante dans l’optique d’obtenir un rendu d’autant plus agréable. »
« De plus, je tiens à faire le rapprochement avec une des confrontations à laquelle je suis le plus exposé : celle des mariages et du contre-jour. Cela va sans dire qu’un tel photoreportage s’étend généralement sur toute la journée et, qu’en été, le photographe devient la proie des lumières dures (11h-16h). Ainsi, sans l’utilisation du contrejour, les résultats ne sont pas optimaux… »
Utiliser un réflecteur
« L’utilisation d’un tel dispositif peut s’avérer judicieuse si vous voulez mettre en valeur une partie précise de votre modèle. Il s’agit en fait d’utiliser la source de lumière qui se situe à l’arrière de votre sujet. Par exemple, diriger un réflecteur, lors d’un coucher de soleil, sur le visage de votre modèle pour obtenir une lumière chaude sur ce dernier et ainsi en faire ressortir un côté doré et chaleureux.
Si vous ne disposez pas d’un appareil semblable, le choix le plus judicieux est de vous procurer des accessoires de flash afin d’obtenir une couleur plus agréable… Pour vous donner une piste : j’utilise par exemple le flash Nikon SB-5000 allié avec un filtre pour éclairage incandescent et le résultat est bluffant ! En effet, à faible dose, le flash peut illuminer naturellement votre modèle ; à condition que votre arrière-plan dégage un éclairage relativement fort. »
Attention au “flare”
« Le “flare” est un défaut qui est dû aux objectifs des appareils. Ces derniers sont composés de plusieurs lentilles qui ne laissent pas passer la totalité de la lumière. La source lumineuse est alors réfléchie et s’impose pour perturber votre cliché. Ainsi, tournez le à votre avantage pour vous faire gagner de la luminosité ou évitez le tout simplement en utilisant le pare-soleil de l’appareil.
Et voilà ! Maintenant que vous avez toutes les armes de votre côté, dégainez vos appareils et partez à la chasse du contre-jour pour tester votre talent et réaliser des clichés d’une beauté absorbante. En outre, gardez bien en tête que, comme prônait Gustave Thibon, “ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c’est notre regard (et donc celui de votre modèle) qui manque de lumière”… »
Des astuces plutôt sympa
Merci
« Alors, cela va de soi, armez-vous d’un objectif qui propose un zoom pour allouer à vos clichés un détachement distinct entre le modèle et l’arrière-plan. »
OMG
Et alors???