Aurélien Minozzi est un photographe de nature de 28 ans ayant grandi près de Reims. Son esprit, lui, navigue entre mers et montagnes, il cueille des fleurs sur les sommets des Alpes et déambule sur les côtes d’albâtre…
Quelles est votre photos favorite et pourquoi ?
Mon duo favori est surtout lié à un moment que j’ai apprécié particulièrement. Il est 6h lors d’une belle matinée de printemps dans les Vosges du Sud, quand au loin j’aperçois un magnifique chamois. Après plusieurs heures de mise en confiance à bonne distance, l’animal se rapproche à quelques centimètres seulement de moi, m’offrant ainsi un merveilleux moment de partage. Et la surprise fut encore plus grande, quand à mon retour il se mit à me suivre dans ma petite aventure, avant de rejoindre sa harde.
Comment repérerez-vous les paysages que vous photographiez ?
J’aime regarder des documentaires et cela m’aiguille sur les destinations à prendre, puis je me renseigne sur internet via les forums, les réseaux sociaux pour découvrir les spots à ne pas manquer. Mais ce que je préfère par-dessus tout c’est me laisser guider sur les chemins de traverse au rythme de mes pas. Me perdre dans la nature, à l’écart des foules pour découvrir de nouveaux paysages.
Vous prenez beaucoup de photos lors de trecks et de bivouacs, quel est votre moment préféré pour photographier la nature ?
Mon meilleur moment de la journée pour photographier la nature, c’est le petit matin de l’heure bleue à l’heure d’or, quand encore figée elle se réveille à peine dans une étreinte de brume. Puis le soleil apparaît, et dans son levé il inonde d’une lumière douce et chaleureuse cette nature qui n’attendait que lui.
Le soir est un très bon moment également, on y retrouve le même dégradé de couleur, seulement le matin a ce petit je ne sais quoi qui le rend unique et plein de charme.
Quel est votre meilleur souvenir de shooting ?
La nuit noire est enfin tombée en Islande, après plusieurs semaines sans elle. Mes yeux sont rivés vers les étoiles quand d’un coup sans crier gare une lumière douce, de couleur jade, transperce le ciel de part en part. La première fois qu’on voit des aurores polaires est un moment magique et inoubliable. Je profite au mieux avant de m’élancer dans la photographie qui le temps d’un instant est passée au second rang.
Quel objectif vous privilégiez pour vos photos de nuit ?
Je n’ai pas d’objectif de prédilection pour la photographie de nuit, un bon trépied permet de contourner le manque de lumière. Il m’arrive également d’utiliser une monture équatoriale afin d’avoir la meilleure définition possible du ciel nocturne, en compensant le mouvement de la Terre elle me permet d’avoir des temps de poses bien plus longs sans que les étoiles ne fassent de traînées.
De nuit comme de jour, j’utilise principalement un 15-30mm f/2.8 pour retranscrire au mieux le paysage et son ambiance. Couplé à un 70-300mm, léger pour mes randonnées, il permet de me focaliser sur des détails tout en écrasant les perspectives.
Quels sont vos photographes de référence ?
J’ai énormément de photographes de référence, pour moi un photographe de nature est un témoin privilégié de la biodiversité, afin de la protéger il doit justifier d’un comportement naturaliste. Connaître son sujet c’est le respecter.
En France nous avons d’excellents photographes, Vincent Munier et plus récemment Jérémie Villet qui marche dans ses pas à travers des photographies poétiques. Laurent Ballesta pour ses photographies aquatiques incroyables, Vincent Favre pour une Nature vraie sans chichis, et tant d’autres.
A l’étranger pour n’en citer que quelques-uns, Daniel Kordan pour ses paysages féériques est un incontournable, Albert Dros pour sa palette de couleurs, Paul Nicklen et sa femme Cristina Mittermeie pour leurs photographies engagées de la faune.