L’univers photo sans limite de William K

Interview

Autodidacte, William K se revendique élève des tutos d’Internet et fervent partisan de la photo de l’instant. Chasseur du cliché, de celui qui fera ressentir quelque chose, de celui qui communique une émotion. Admirateur de Steve MC Curry avec lequel il rêve de partir en roadtrip, William K aime tenter de nouvelles choses sans cesse, se renouveler pour toujours rester créatif. Tantôt photographe de rue, tantôt portraitiste, il affirme ne pas vouloir se ranger dans une case pour être toujours libre de créer un univers qui lui ressemble.

Entre plusieurs projets avec son collectif La Clef pour des marques, William K a aussi pour objectif de voyager en Amérique du Sud et réaliser une série spécifique sur Paris. Il sera bien entendu présent sur l’opération Nikon Music Festival cet été aux Vieilles Charrues du 14 au 17 juillet 2016.

Photo par William K

Pourquoi t’es-tu dirigé vers la photo ?  Qu’est ce qui t’as destiné à ce métier ?

J’ai envie de répondre un truc profond du genre « je n’ai pas choisi la photo, c’est la photo qui m’a choisie » mais ce n’est pas la vraie histoire [rires]. En fait, j’ai toujours été attiré par l’univers de l’image ainsi que l’imaginaire qui en découle, et quand j’étais plus jeune, la photo c’était un peu mon échappatoire. Je crois que ça m’a donné de bonnes raison de rester sur le bon chemin.

Salon de la Photo Nikon WilliamK

Quelle a été ta formation ? Es-tu autodidacte ?

J’ai une formation en direction artistique, mais en photo je suis totalement autodidacte. Mon école, c’est Internet, les tutos, c’est une mine d’or, et ensuite le terrain, il n’y a pas de meilleure formation.

Photo par William K

A quel moment ressens-tu qu’une photo est intéressante et selon quels critères sélectionnes-tu tes sujets ?

Une photo, il faut qu’elle me fasse ressentir quelque chose, que j’aime ou pas, mais j’ai besoin d’une émotion. C’est principalement une question de sensibilité. Mes critères se déterminent selon l’instant, une lumière, une gueule, un mouvement. Mais mon vrai critère c’est l’instinct, c’est quand mon cerveau s’arrête et que mon regard prend le relais.

Photo par William K

Quels sont tes domaines de prédilection ?

J’adore la photo de rue, et le portrait. Mais je suis tellement curieux que j’aime bien tout essayer. J’aime bien le noir et blanc pour révéler forme et contraste. Et j’utilise souvent des virages de couleurs se rapprochant des anciennes pellicules argentiques, je trouve que cela donne un aspect cinématographique et une vraie personnalité au clichés.

Photo par William K

Tu voyages beaucoup à travers le monde mais tu reviens toujours à ton port d’attache : Paris. C’est une ville que tu affectionnes particulièrement ?

Oui bien sûr, j’aime Paris pour sa diversité. Diversité des moments qui s’y passent, des situations, des gens aussi. C’est un immense terrain de jeu en photo, c’est pour ça que beaucoup de photographes s’y sont inspirés. Il y a toujours de quoi faire! Mais le piège, c’est que Paris c’est vu et re-vu, c’est très difficile de s’y renouveler.

Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?

J’admire le travail de Raymond Depardon, son approche, sa vision humaniste. Sinon j’aime beaucoup Boogie, toutes ses séries donne l’impression d’être en immersion avec ses sujets, chaque cliché est un “shot” d’humain et d’émotion. Steve McCurry évidemment, qui est pour moi un reporter de génie : sa démarche de la photo de reportage est admirable, il va vraiment au fond des choses qu’il traite et ses compositions et son traitement des couleurs sont un régal. Et enfin, le roi de l’instantané : Martin Parr, avec sa touche d’humour anglais et ses photos très colorées, il donne un côté insolite à des situations banales, et ça amène beaucoup de réflexion.

Photo par William K

Quelle est la relation entre un sujet photographié et un photographe ? Y-a-t-il des techniques que tu utilises pour que les sujets soient à l’aise en présence de l’appareil, particulièrement quand tu ne parles pas la même langue qu’eux ?

Pour tous mes voyages, la première chose que je fais une fois que je connais la destination, c’est apprendre dans la langue du pays « Est ce que je peux te prendre en photo? ». Ensuite, ma première langue c’est le sourire, avec un smile jusqu’aux oreilles, les personnes que je photographie remarquent que l’intention est louable et jamais mauvaise. Enfin, je fais toujours en sorte de leur montrer le cliché que je viens de prendre, c’est mon petit rituel.

Pour ce qui est de l’instantané, parfois la personne ne remarque pas que je prends une photo, la relation qui s’installe c’est donc celle entre l’instant donné et moi, et non plus avec le sujet photographié. Dans ces moments-là je me rapproche d’un chasseur : je me dois d’être toujours prêt, l’appareil toujours allumé et dans la main pour ne rien rater.

Photo par William K

Quelles sont tes astuces pour rester créatif ?

Toujours essayer plein de choses, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Que ce soit au niveau technique, ou en lumière, le sujet, il faut toujours essayer des choses qu’on n’a pas encore faites, ne jamais se limiter. Le plus dur, c’est se sortir de la tête l’avis des autres, ne jamais se demander si ça plaira ou pas, et essayer coûte que coûte. Il faut vraiment faire en sorte de se renouveler en permanence.

Photo par William K

Comment aimes-tu décrire ton univers artistique ?

En ne le décrivant pas. Je ne veux pas m’enfermer dans une case ou dans un style, tout simplement parce que je ne sais pas si demain j’ai envie de faire de la peinture, ou de la sculpture. Je veux pouvoir être libre de photographier ce que je veux sans qu’on dise que ça corresponde à mon univers ou non. Mon univers, ce sont mes envies.

Photo par William K

As-tu un workflow particulier ? Comment t’organises-tu ?

J’essaie de toujours “scouter” l’endroit où je vais shooter. Souvent, je me fais une petite liste de ce que j’ai envie de faire, des idées que j’ai, pour être sûr de ne pas oublier mes envies. Et puis surtout, je laisse une grosse partie pour l’improvisation, même si je me sécurise en amont. Je laisse mon cerveau vagabonder au fil du voyage ou du shooting et je trouve de l’inspiration sur le tas.

Sinon, dans l’ordre, c’est Lightroom, Photoshop, un export en Jpeg et un bon WeTranfer [rires].

Photo par William K

Le shooting de tes rêves, il ressemble à quoi ?

« Un road trip avec Steve Mc Curry. »

Salon de la Photo Nikon WilliamK

As-tu des projets en cours, en rapport ou non avec la photo ?

Oui pas mal de projets se mettent en place avec plusieurs marques, et bien évidemment Nikon (William K sera le coach du prochain Nikon Music Festival aux Vielles Charrues 2016). Au niveau des voyages, j’ai l’objectif de partir bientôt quelques semaines en Amerique du Sud. Et au délà de tous ces projets, j’ai l’intention de faire une série spécifique sur Paris pendant l’été, affaire à suivre !

Photo par William K

Ton appareil fétiche ?

Mon tout premier appareil, c’était le Nikon D70. Aujourd’hui, celui que je ne quitte plus, c’est le D750. Mais le D500 me fait vraiment de l’oeil.

Écoutez & partagez la playlist Spotify « Nikon Music Festival » de William K

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Autodidacte, William K se revendique élève des tutos d’Internet et fervent partisan de la photo de l’instant. Chasseur du cliché, de celui qui fera ressentir quelque chose, de celui qui communique une émotion.

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