Pour la seconde saison du confinement créatif, Jonathan Bertin a de nouveau challengé sa communauté. Cette fois, c’est une série complète que le photographe proposait de réaliser aux créatifs confinés. L’idée ici n’était pas d’inspirer les photographes à produire une image sur un thème précis mais d’apprendre à construire une série complète avec une histoire, un fil rouge et un univers propre. Parmi les nombreuses participations, trois projets ont retenu notre attention : Jimmy Ricaud, Annabelle Brusseau et Guillaume Vial que nous vous invitons à découvrir ci-dessous.
Guillaume Vial est photographe amateur et termine ses études afin de devenir ingénieur agronome. Le confinement lui donne un nouveau regard sur son environnement et l’opportunité de se lancer un nouveau défi. Il nous en dit plus sur sa série « Momentanément délaissé ».
« Je suis originaire de Palau-Del-Vidre, un village proche de la côte catalane, à quelques minutes de la frontière espagnole, au sud de Perpignan. Du fait de mes études, j’ai eu la chance de bouger pas mal en étudiant à Toulouse, à Bordeaux, à Montpellier ainsi qu’au Japon pendant un semestre, juste avant le premier confinement. Pendant celui-ci, je n’étais pas rentré chez mes parents, et globalement, je n’y étais pas retourné depuis quelques temps.
Le deuxième confinement annoncé, j’en ai profité pour rentrer et m’y confiner. Je suis Jonathan Bertin depuis maintenant plusieurs années je pense, et lorsqu’il a proposé ce confinement créatif 2, je me suis dit que c’était une super opportunité pour essayer de nouvelles choses. A vrai dire je n’avais jamais envisagé de shooter dans mon village d’enfance étant donné que celui-ci ne m’inspirait rien d’autre que de la banalité jusqu’alors. C’est d’abord sur cet axe que je me suis penché lorsque Jonathan a proposé son challenge, je voulais m’inspirer de ces lieux banals sur lesquels j’ai passé du temps étant jeune. Je me suis donc promené dans mon village à la recherche d’inspiration et d’idées pour réaliser la série. »
« A vrai dire, ce qui m’a tout de suite frappé, c’est tous les lieux/infrastructures qui me paraissaient si vivants quand j’étais plus jeune et qui me semblaient alors complètement mis de côté, délaissés le temps d’un confinement. Ma série s’est ensuite naturellement orientée vers les éléments permettant de faire du sport, c’est ces éléments-là qui, plus jeune, occupaient la principale partie de mon temps. Si l’on prend l’exemple des terrains de tennis: dans mes souvenirs il y avait toujours du monde en train de jouer sur ces terrains.
Durant ce deuxième confinement ils ont été momentanément délaissé(s) car les utiliser était devenu interdit. J’ai ensuite très clairement travaillé sur ces éléments. D’abord en essayant de travailler mes images autour de la couleur. J’ai trié et pioché parmi les éléments que j’allais photographier et ensuite parmi les photos que j’avais créées afin d’obtenir une certaine cohérence au niveau des couleurs. Etant donné les objets que je prenais en photo, ma série joue également pas mal sur les lignes (terrain de tennis, gradins du stade de rugby, infrastructures métalliques, piscine…). Pour accentuer ces éléments, j’ai également travaillé sur l’ombre et la lumière pour renforcer les lignes présentes sur mes images. »
« J’ai également essayé d’apporter un peu de symétrie sur certaines images pour équilibrer le tout. J’ai beaucoup de textures différentes dans cette série (feuilles, béton, eau, ciel, métal, bois) et ces textures s’entremêlent dans mes photos. Cette série est en quelque sorte ma manière de rendre hommage à ces lieux et objets délaissés que j’ai énormément fréquentés dans le passé et que j’ai pu observer lors de ce deuxième confinement. »
Découvrez également les séries photographiques de Annabelle Brusseau et Jimmy Ricaud.