A l’occasion du Salon de la Photo 2014, Nikon vous propose une série d’interviews exclusives de photographes professionnels. Entretien avec Sébastien Lafont.
Qui êtes-vous Monsieur Lafont ?
Je suis auteur et réalisateur de documentaires, épris de nature sauvage et de rencontres. J’ai débuté ma carrière de journaliste à France 3 avant de mettre le cap vers les plaines africaines, ses peuples et ses animaux fascinants. Pendant 3 ans, j’ai arpenté la planète Entre Ciel et Terre avec ma montgolfière pour les Nouveaux Explorateurs de Canal+. En 2011, j’ai réalisé huit films pour l’émission Thalassa, avant de repartir pour France 5.
L’an dernier, j’ai réalisé un rêve d’enfant et “La Route de l’éden“ au cœur du delta de l’Okavango au Botswana. Cela fait plus de 10 ans que je cultive une passion pour le voyage et l’Afrique en particulier. Je ne me sens jamais aussi bien qu’au milieu de la nature, entouré de peuples lointains et d’animaux sauvages. J’ai besoin de cette adrénaline, de me reconnecter avec les éléments. Le documentaire et la photographie sont mes modestes moyens pour partager les histoires de celles et ceux que je rencontre à travers la planète.
Ton dernier film est un carnet de route en Australie. Peux-tu nous parler de ce film ? Comment as-tu bâti ce projet ? Où peut-on le voir ?
Je me suis rendu compte que le rêve était le dénominateur commun de beaucoup d’Australiens. Depuis le temps du Rêve aborigène jusqu’aux espoirs de réussite des immigrés récents qui viennent tenter leur chance sur l’île Australe. En plus, l’Australie est pour moi un idéal d’aventure et je n’y avais encore jamais mis les pieds… Je me suis donc lancé à la poursuite d’un rêve : un rêve d’immensité, de terre rouge et de grands espaces !
Dans ce film comme dans tous les autres que tu signes, tu es autant devant que derrière la caméra, pour faire des photos comme des vidéos. Quel est ton rapport à l’image ? Comment se répartit le travail entre le cadreur qui t’accompagne et toi ?
Il y a quelques années j’incarnais mes films (Les Nouveaux Explorateurs de Canal+ ou Thalassa) et j’y étais très présent. C’est beaucoup moins le cas maintenant, je m’efface pour laisser la lumière aux gens que je rencontre. En parallèle de cette évolution, les boitiers reflex capables de filmer en haute définition sont apparus. Ca a été une révolution et une révélation pour moi. Avec un même outil, je pouvais dorénavant non seulement faire des photos mais aussi filmer et apporter une touche personnelle à mes films.
J’ai la chance immense – que je cultive certes – de voyager dans des décors grandioses, de rencontrer des hommes et des femmes extraordinaires et d’apercevoir quelques uns des animaux les plus majestueux sur terre. Et j’ai presque le sentiment de devoir témoigner de ce que je vois. Comme si toutes ces beautés fragiles étaient un peu protégées en se retrouvant sur un film ou sur une photo. Donc je filme, j’appuie sur le déclencheur comme un forcené et je remplis coûte que coûte des cartes mémoire. Comme je travaille avec des excellents cameramen – Patrick Wack est parti au Botswana et en Australie avec moi, j’ai une grande liberté. Je peux tenter des choses et faire des erreurs sans trop avoir la pression du résultat.
Pour ce carnet de voyage en Australie, tu as utilisé différents appareils Nikon, dont notamment un D800. Quel intérêt ce boîtier présente-t-il par rapport à une caméra vidéo classique ?
Le D800 est le boitier parfait. J’ai besoin de pouvoir glisser la caméra dans mon sac et de la sortir dés que possible : être réactif ! C’est un des avantages majeurs par rapport à une caméra classique. Je ne suis pas un grand technicien et j’aime la simplicité d’utilisation du D800 (sensibilité énorme, time lapse, contrôle efficace du son…). Vite apprivoisé, il devient un outil, presque un prolongement de ce que je vois mais encore plus beau. C’est cette poésie que je recherche et c’est ce que le D800 m’offre. Ah oui et quel bel engin pour faire des photos de vacances !
Y a-t-il des accessoires indispensables pour filmer avec un reflex ?
Rien n’est indispensable et on peut réussir à se passer d’accessoires pour filmer avec un reflex. Mais on s’épargne bien des galères si on utilise :
– un filtre ND (vari neutre) : qui permet de garder une grande ouverture par grande luminosité
– un micro additionnel : encore plus indispensable quand on filme à l’extérieur
– une loupe de visée : les écrans des reflex sont certes lumineux, définis… mais la loupe est très utile pour être sûr de la mise point. En plus, le fait de maintenir le reflex contre son visage avec la loupe permet une bonne stabilisation.
– un monopod : pas indispensable mais c’est un + en terme de confort.
Dans ton reportage, tu as aussi beaucoup utilisé le Nikon AW120 pour faire des plans originaux sur l’eau, sous l’eau, sur le capot de ton véhicule, posé au sol… Quelles qualités trouves-tu à cet appareil par rapport aux autres modèles de caméras d’action ?
Le Nikon AW120 (évolution du AW110 que j’adorais déjà) est plus facile à utiliser que les autres caméras d’action : zoom optique, GPS, grand écran précis et lumineux, autonomie énorme, pas-de-vis classique, il est étanche sans besoin de le mettre dans un caisson additionnel… En plus, il ressemble à un appareil photo donc il est discret. Et il est très solide ! Que demande le peuple ?
Quelle sera ta prochaine destination ?
J’ai proposé un carnet de route aux racines de mon amour pour l’Afrique et aux racines de l’être humain : “La Route des Origines“, au cœur de la vallée du Rift. Cela fait trop longtemps que je n’ai pas foulé cette terre d’Afrique de l’Est. Je me passionne également pour les Etats Unis. Si les animaux sauvages disparaissent inexorablement un peu partout sur terre, c’est l’inverse qui se produit aux USA. Les américains sont confrontés à une explosion de leur faune sauvage et j’ai très envie de traverser l’Atlantique pour aller voir ce phénomène de plus près.
Avec un même outil, je pouvais dorénavant non seulement faire des photos mais aussi filmer et apporter une touche personnelle à mes films.
Sébastien Lafont