Exposition Nikon Plaza : « Violences au Nigeria » par Bénédicte Kurzen

Evénement

Depuis quinze ans, la photojournaliste française Bénédicte Kurzen suit les conflits et les évolutions socio-économiques en Afrique. Elle s’est tout d’abord installée en Afrique du Sud traitant dans ses reportages des conséquences de l’apartheid, de la cause des femmes et des questions liées à la maternité avant de rejoindre Lagos et de faire du Nigeria le sujet principal de ses reportages.

Exposition Nikon Plaza :

Lauréate d’une bourse du Pulitzer Center en 2011, elle a également été nommée pour le Visa d’Or du festival Visa pour l’image en 2012 et intègre la même année l’agence Noor. Partageant aujourd’hui son temps entre ses activités de maître de conférences en journalisme pour l’American University of Nigeria et son travail de photographe, Bénédicte Kurzen a remporté cette année un World Press Photo pour « Land of Ibeiji » qui explore la mythologie autours des jumeaux au Nigeria réalisé avec la photographe Sanne De Wilde, également à l’agence Noor.

Exposition Nikon Plaza :

Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria est essentiellement connu du grand public pour les enlèvements et les massacres commis par le mouvement insurrectionnel et terroriste Boko Haram. Mais d’autres brèches de violences se sont ouvertes à travers le pays et provoquent aujourd’hui des catastrophes humanitaires. Elles sont de plusieurs natures et peuvent s’expliquer par une combinaison de phénomènes comme le dérèglement climatique, la démographie galopante et le développement de zones de non droit conduisant les populations locales à s’accaparer les ressources nécessaires à leur survie. Des villages entiers sont brûlés et des populations massacrées entraînant un flux massif de réfugiés. Durant l’été 2019, Bénédicte Kurzen s’est rendue dans les états de Benue et de Zamfara où les organisations humanitaires tentent de parer au plus urgent en construisant des abris et en apportant des soins aux populations exilées. C’est le fruit de ces deux reportages que la photographe présentera au Nikon Plaza pour l’exposition qui lui sera consacrée durant le mois d’octobre.

Exposition Nikon Plaza :

La première partie mènera les visiteurs dans l’état de Zamfara, au nord-ouest du pays, où depuis 2012, les populations sédentarisées font face à deux groupes de bandits armés qui commettent des enlèvements contre rançons et font main basse sur les récoltes et le bétail. Forcée de fuir, la population se réfugie dans les quelques zones encore sécurisées de la région. Dans la ville d’Anka, Bénédicte Kurzen a visité un hôpital pédiatrique de 135 lits où sont soignés des enfants souffrant de problèmes de malnutrition et de paludisme. À cela s’ajoutent les cliniques mobiles installées dans sept localités de la région et la nécessité de construire des latrines et des abris pour les milliers de personnes déplacées tandis que les tensions dans la région rendent dangereuses les actions des travailleurs humanitaires.

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Au centre-est du pays, dans l’état de Benue, la situation n’est guère plus réjouissante. Dans cette région où agriculteurs et bergers vivaient dans une paix relative ponctuée de quelques querelles de voisinage, les conflits n’ont cessé de croître ces dix dernières années jusqu’à prendre la forme de combats armés, d’attaques contre des villages et d’incendies criminels. Depuis janvier 2018, des milliers de personnes ont fui leurs villages s’installant dans des bâtiments abandonnés où l’insalubrité cause de nombreuses infections respiratoires et où le paludisme et la gale menacent les populations. La deuxième partie de l’exposition sera consacrée au camp de Mbawa, où les organisations humanitaires présentes apportent de l’eau potable et construisent des abris, des latrines et des douches pour venir en aide aux populations réfugiées qui n’étant pas officiellement enregistrées comme déplacées ne reçoivent aucune aide de l’État.

L’exposition de Bénédicte Kurzen, Violences au Nigeria, se tiendra au Nikon Plaza, 99 boulevard Raspail à Paris, du 1er octobre au 2 novembre. Une soirée de rencontre avec la photographe se tiendra le samedi 5 octobre de 19h à 21h. L’accès se fera uniquement sur réservation : cliquez pour en savoir plus.

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