Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

Portrait

C’est une session de skate ordinaire immortalisée à l’argentique par un de ses amis qui marquera la naissance de Rupert Aquino, photographe. Il n’a que 14 ans quand il visualise ces clichés, et il n’en fallait pas plus pour lui donner envie de capturer ses images, ses visages. Abandonnant les roues mais pas la rue, il plonge dans l’inconnu, avec son Nikon D90, sa casquette de portraitiste, et l’authenticité pour seul phare.

Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

Fasciné par les portraits d’Annie Leibovitz et Helmut Newton, il se met rapidement en tête de réaliser les siens. Dépouillés de la dimension héroïque et érotique de ses mentors, ses premiers portraits se veulent plus sauvages et spontanés, instinctifs et déjà très authentiques.  Ses amis, sujets évidents des premiers instants, laissent alors place aux inconnus qu’il accoste au hasard dans la rue. Nous sommes en 2013 et son projet Portraits of Strangers, inspiré par un certain Danny Santos, entretient même un certain mystère. « Je leur demandais si je pouvais prendre leur portrait. Je ne leur demandais ni leur nom, ni leur contact, et la photo prise, je les laissais partir comme ils étaient venus : inconnus. Pour qu’ils le restent. »

Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino
Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

« L’interaction entre moi et mon sujet est primordiale pour faire une bonne photo. »

Mais ces fugaces portraits d’inconnus lui laissent bientôt le goût amer de l’inachevé, un sentiment de frustration. Il comprend alors que la photo est un art dense et ardent qui sort du cadre de l’image. L’urgence des débuts ne suffit plus, il lui faut dorénavant tomber les masques et lever le voile de l’inconnu, plonger dans son sujet et creuser la connexion avec son modèle. Il se met alors en chasse du sujet idoine avec lequel il pourra partager cette cruciale intimité. Cette complicité deviendra alors son élixir, notamment pour ses shooting mode, un domaine émotionnellement très exigeant. « L’interaction entre moi et mon sujet, ce partage durant un shooting est primordial pour le photographe, car une bonne photo passe par là pour capturer des réactions et un regard authentique dans les clichés. »

Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino
Les connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

Quelque chose de flou qui se nomme l’émotion…

Il se jette alors à corps perdu dans cette quête vorace et vertigineuse. Ce « quelque chose de flou qui se nomme l’émotion » trouvera sa résonance dans l’œuvre de Peter Lindbergh, un humaniste dont il admire l’œuvre, pour qui l’âme et la personnalité de ses sujets étaient primordiales. Particulièrement chez les femmes, qu’il idéalisait. Et comme Peter, Rupert honore les femmes, avec qui cette connexion intime est plus évidente.

« Chaque sujet est important dans mon travail, homme ou femme. C’est juste que quand il s’agit des hommes, c’est plus compliqué pour moi de trouver le bon modèle. Homme ou femme, mon sujet est ma principale source d’inspiration pendant mes shootings. La relation et la connexion que j’ai avec eux est donc primordiale pour faire un super cliché. Plus elle sera intense, plus la photo le sera. »

Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino
Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

S’il shoote en Nikon (essentiellement avec un D600, mais aussi des F100, FE2 et FM2), ce sont pour des raisons bien pragmatiques qui vont au-delà « du potentiel technique et des nombreuses fantastiques possibilités qu’offrent ces appareils ». C’est une caractéristique ergonomique, essentielle à son travail qui l’a surtout séduit. « J’adore la disposition des boutons qui facilite vraiment la prise en main et rend tout ça facile et intuitif, sans avoir à regarder sans cesse le boitier. » Et qui lui permet donc de maintenir au maximum l’intensité de la connexion avec son sujet, quelque soit le thème qu’il explore. « Le portrait, la mode, le glamour, la beauté et même des évènements comme des mariages… En général, j’adore photographier les gens où tout ce qui implique les gens. Même si de temps en temps, j’aime bien faire des photos de produit ou paysage. Quelque soit le thème, je déteste savoir que j’ai laissé filer une belle photo quand j’en ai eu la chance… ».

Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino
Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

Des premiers inconnus à l’artiste reconnu

Quand il a commencé sa carrière de portraitiste et photographe de mode, Rupert Aquino a tout misé sur ses valeurs loyales et authentiques (et un peu de bouche à oreille). Quelques collaborations plus tard, son travail est reconnu, sa clientèle et son réseau assurés. Rupert s’est fait un nom, il est sorti de l’inconnu, et le destin a même voulu qu’aujourd’hui les siens n’en soient plus. « J’avais appelé inconnu#1 le tout premier de ces inconnus que j’avais photographié en 2013. Les années ont passé, et j’ai rencontré un tas de gens dans le milieu de la photo, certains sont devenus des amis. Un jour, en parcourant à nouveau mon vieux projet, je remarquais que l’inconnu#1 m’était très familier. J’envoyais un message à un bon ami avec qui j’ai travaillé entre temps sur des shooting. Et à ma grande surprise, il s’avéra que ce très bon ami était cet inconnu#1 que j’avais pris en photo il y a 5 ans ! »

Connexions intimes à travers les portraits de Rupert Aquino

Suivez Rupert Aquino pour ne rien rater de ses prochains projets. Le destin lui réserve certainement d’autres belles surprises.

Rupert Aquino

Rupert Aquino

Portraitiste et photographe de mode.

son matériel

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  1. DAVID gilbert dit :

    Super super !!!