De leur rencontre est né le projet OTDM, un tour du monde visant à faire partager au plus grand nombre un rêve d’aventure et d’ouverture sur le monde. Partis du salon de la photo il y a un an, ils y reviennent cette année pour boucler la boucle et nous parler de leurs rencontres, de leurs découvertes, et nous faire voyager en images…
Il n’y a pas un seul pays qui nous ait laissé indifférent. Le monde est sublime, les paysages changeants et beaux à s’en décrocher la mâchoire.
Elle, c’est Juliette Vignon. Consultante chargée de projets culturels, elle est passionnée par la photographie et l’art contemporain. Lui, c’est Florent Demarchez. Photographe dans le domaine de la publicité, il a toujours mené parallèlement des projets personnels, cultivant un style onirique et contemplatif.
Qui êtes-vous Juliette et Florent ?
J : Je suis Juliette Vignon, chargée de projets culturels depuis maintenant 7 ans. J’ai travaillé en galerie, dans des centres culturels aux Etats-Unis ou en Argentine et dernièrement pour les festivals des Rencontres d’Arles et Foto Industria à Bologne. J’ai depuis longtemps un fort intérêt pour les arts visuels, en particulier la photographie, et j’ai eu la chance de collaborer à de nombreux beaux projets avec artistes et photographes du monde entier. Cela m’a donné envie d’aller plus loin, et de partir à la rencontre d’artistes et personnes passionnées autour du monde.
F : Pour ma part, je suis photographe depuis une quinzaine d’années durant lesquelles j’ai beaucoup travaillé pour les agences de publicité parisiennes et les magazines de mode urbaine. A coté de cela j’ai produits mes projets personnels qui sont représentés en galerie. L’environnement dans lequel vivent les hommes et leur interaction avec celui-ci a toujours été au cœur de mes images. J’ai toujours eu cette même fascination ambivalente pour la nature à l’état sauvage et pour les espaces extrêmement urbanisés voire industrialisés. Mais l’homme avait fini par progressivement disparaître de mes images. Avec ce voyage, j’avais envie de pousser la porte vers d’autres univers, et de retourner à la rencontre des hommes.
Que signifie OTDM ?
J : Ce sont « presque » les initiales de « Autour du monde », le O reprenant l’image de la Terre.
D’où est parti ce projet ? Quel en était le but ?
J : Cela a commencé par une discussion plutôt idéaliste autour d’un voyage autour du monde, mais avec cette volonté de construire un vrai projet. De mon côté, j’avais travaillé dans la coordination et la production de projets culturels, mais il me manquait le début de l’aventure, là où naissent les œuvres. Je voulais vraiment partir à la rencontre, aller chez les artistes ou les artisans, découvrir et goûter à la richesse de chaque culture et connaître de façon plus personnelle l’univers d’un artiste. Le monde évolue tellement vite qu’il y avait un besoin de revenir à l’essentiel : aller à la rencontre de personnes incroyables, pouvant partager leur projet ou vision du monde, qu’ils soient artistes, artisans, militants, agriculteurs…
Nous avons donc créé une association OTDM qui nous permettrait de témoigner en images et en son de ces rencontres et de les partager avec le plus grand nombre.
F : La décision de partir autour du monde durant presque un an a été prise en quelques heures. Faire le tour du monde aujourd’hui est quelque part une utopie. Cela est tellement simple. Ce n’est rien d’autre qu’un long voyage. Mais cela nous faisait encore rêver. Cela faisait écho en moi au besoin de produire des images simplement, en retrouvant la spontanéité, l’imprévu, la surprise, de partir avec un minimum d’équipement au fil des rencontres et de m’élargir à la vidéo. Quoi de mieux que de partir loin pour essayer de rompre avec ses habitudes ?
Il y a un an exactement, vous vous envoliez pour la première destination de votre périple. Quel a été votre parcours ? Tout s’est-il déroulé comme vous l’imaginiez ?
J : Nous avons suivi l’été et sommes partis vers l’Ouest : l’Argentine, le Chili, la Bolivie, le Pérou, la Colombie, Cuba, les Etats-Unis, Hong-Kong, les Philippines, la Birmanie, le Japon et le Népal.
Nous n’avons pas eu trop de souci, à part la dengue que j’ai attrapée en Colombie. 10 jours d’hospitalisation, plus de peur que de mal, et nous avons dû annuler nos projets dans ce pays.
F : Rien n’est jamais comme on l’imagine ! Il faut une sacrée dose d’altruisme pour se laisser porter et surprendre dans ce genre de projet. Parfois nous sommes disponible pour cela et parfois moins. Voyager 8 mois c’est un travail en soit, cela demande de l’organisation quotidienne et en même temps le but est de parvenir à lâcher prise autant que possible. C’est un bon exercice dans le monde où nous vivons. On ne sait jamais quant et de quoi on sera capable au final.
Tout au long de votre périple, vous avez posté des cartes postales Nikon montrant les coulisses de vos sujets photo et vidéo. Quels étapes ou rencontres vous ont le plus marqués ?
J : Certaines rencontres ont été très marquantes. Pour n’en citer que quelques unes, je dirais la rencontre avec Juan Carlos Pallarols, le plus grand orfèvre d’Argentine, qui nous a offert une vision engagée de l’artisanat ; le collectif d’artistes Worm à Valparaiso et le barbier de la Havane, Fernando Hernandez.
F : Je dois avouer qu’être devant la caméra pour présenter ces cartes postales a été un exercice délicat pour moi ! Je sais à présent pourquoi je préfère me cacher derrière l’objectif…
Il est difficile d’extraire quelques rencontres des centaines que nous avons faites. Par contre, sur la somme d’entre elles, ce qui est frappant est la gentillesse de la majorité des personnes rencontrées. Leur générosité, leur sincérité. Idem pour les destinations. Il n’y a pas un seul pays qui nous ait laissé indifférent. Le monde est sublime, les paysages changeants et beaux à s’en décrocher la mâchoire. Il y a tant de choses que la photographie ne peut rapporter…
Qu’est-ce qui a guidé le choix du matériel que vous avez emmené avec vous ?
F : Nous voulions absolument voyager léger tout en étant entièrement autonome pour produire en toute situation photographies, vidéos et enregistrement sonores mais également traiter et monter la somme des données au fil du voyage. Le Nikon D800 et ses optiques étaient le meilleur choix, sans compromis sur la qualité recherchée. Léger, robuste, polyvalent, avec ses deux flashs déportés il pouvait s’adapter à un grand nombre de situation. Nous avons également embarqué en complément un enregistreur numérique et un coolpix ainsi que deux ordinateurs et une batterie de cartes mémoire !
Où peut-on voir votre carnet de voyage ? Quelle suite avez-vous prévu de donner à ce projet ?
J : Tous nos projets vidéos et photos sont consultables sur notre site internet otdm.org.
Une exposition aura lieu lors du Mois Off de la Photo et j’aimerais pouvoir continuer à développer notre série sur les artistes « Artists at Home ».
F : Il nous reste énormément de données à traiter. Nous aimerions réaliser une édition multimédia de l’ensemble qui mélangerait le support papier et le support numérique. Et qui sait, de nouveau repartir ? Le rythme du voyage a été soutenu, il y a énormément de sujets que nous n’avons fait que survoler. Cela mériterait de retourner sur certaines destinations avec plus de temps pour approfondir. Le monde tourne trop vite !
LES CARTES POSTALES VIDÉO OTDM
Pour en savoir plus sur le projet OTDM, rendez-vous sur http://otdm.org/