Pourriez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?
Bonjour et enchantée ! Je suis photographe d’art et de nature mais comme je suis très curieuse, de nombreuses autres spécialités m’attirent et me régalent. Le terme « Art » fait notamment référence à mes contrats culinaires ou tous ceux en lien avec le monde de l’art au sens large. Ce sont mes photos « nature » que l’on connait le plus mais il est toujours bon de cultiver un jardin secret. Et comme je raffole des surprises, ça me va bien.
Je n’ai pas toujours été photographe professionnelle. De formation littéraire, j’ai d’abord commencé par une carrière dans l’Education Nationale où, bien que lauréate de deux concours, j’avais déjà fait un choix entre deux matières passionnantes : l’anglais l’avait emporté sur les Lettres. J’ai également toujours eu un goût prononcé pour les mots. Aussi, j’écris depuis longtemps et j’ai également été traductrice et copywriter, notamment dans le domaine de la publicité, des jeux vidéo et de la littérature. Je crois que je vais m’arrêter là car je crains que cette présentation en dise long sur mon âge !
Lorsque j’ai décidé de quitter l’Education Nationale pour me consacrer exclusivement à la photo, ce fut un réel bonheur d’être approchée par Nikon car je peux ainsi continuer à mêler plusieurs passions : enseignement et photo sans oublier l’anglais quand les stagiaires viennent d’un peu plus loin ! Et puis de temps à autre, j’ai des petits groupes d’enfants, ce qui me permet de renouer avec ce qui me manque le plus de mon métier de prof. Je travaille également régulièrement comme formatrice pour la Fédération Photographique de France et j’ai eu l’immense joie de tourner un premier volet Masterclass avec le Studio Jiminy.
Tout ceci me laisse du temps pour mes recherches personnelles et d’autres commandes professionnelles même si j’avoue que ces derniers mois, entre les conférences, les formations, les diverses commandes et le lancement d’Abracamera, mon emploi du temps a été plus que chargé et je n’ai pas pu découvrir ma nouvelle région autant que je l’aurais souhaité.
Vous allez prochainement animer une nouvelle formation dédiée à la macrophotographie pour la Nikon School, pourriez-vous nous en dire plus ?
Oui… Quoique tout à l’heure, n’ai-je pas dit qu’il était agréable de laisser planer un brin de mystère ?
Tout d’abord, je pense qu’il est bon de rentrer dans la photo de nature par la macrophotographie. Pédagogiquement, cela prend tout son sens. C’est un éveil au regard incomparable et cela permet de poser les bases quoiqu’il arrive, que ce soit d’un point de vue éthique, naturaliste, technique, esthétique ou artistique. Selon moi, s’intéresser et s’émerveiller de ce que l’on ne voit pas nécessairement d’habitude est une belle leçon : de patience d’abord, d’observation ensuite. Un autre avantage, c’est que c’est plus immédiat que la photo animalière comme on la visualise dans l’imaginaire collectif qui lorsqu’elle est la source de frustration peut parfois mener à de dangereux écarts. La macrophotographie, c’est donc tout un apprentissage, tout un cheminement et ce qui est formidable c’est que tout ce que cette pratique nous apprend est parfaitement transférable ensuite.
Au cours de cette formation, les stagiaires seront donc invités à faire un travail sur eux-mêmes dans un premier temps : loin de moi l’idée d’abreuver tout le monde d’un savoir unilatéral. Le but, c’est de faire un bout de chemin ensemble et que tout le monde reparte avec des petites clés, des questions, des idées pour mettre en image ce qui leur ressemble vraiment. J’ai un petit côté mère-poule, alors je n’abandonne personne et je m’adapte aux besoins des uns et des autres. Par contre, pas de fausses promesses ! Lorsque j’étais professeur d’anglais, j’avais l’habitude de dire à mes élèves que je ne savais pas tout et que je ferais simplement de mon mieux pour leur transmettre ce que je savais et que nous devions tous toujours continuer d’apprendre… Ici c’est pareil !
A qui s’adresse cette formation ?
Comme je vous le disais, lorsqu’on a un groupe, on a forcément à faire à des niveaux et des attentes très différentes. Il s’agit d’être à l’écoute et d’apporter un maximum de choses afin que tout le monde y trouve son compte dans la joie et la bonne humeur. C’est aussi ce qui fait la richesse d’un groupe hétérogène : les uns et les autres s’enrichissent mutuellement.
Même si habituellement, j’aime autant intervenir auprès de grand débutants que de photographes plus confirmés, cette formation ne dure que deux jours et afin que tout le monde puisse rapidement et pleinement profiter de son contenu, nous avons convenu d’un bagage minimum. Il faut bien évidemment connaître son boîtier et ses spécificités ainsi que les fondamentaux de la photographie. C’est la raison pour laquelle nous avons proposé sur la page de réservation de procéder à la validation des pré-requis par le biais d’un petit test. Il suffit d’obtenir un minimum de 10 points. Sinon, il est fortement conseillé de suivre une première formation Nikon School pour valider ces fondamentaux avant de venir me voir…
Quelles sont vos inspirations ?
En bonne auvergnate têtue, j’aime faire ce qu’il me plaît avant tout… Mes inspirations, je les puise plutôt dans la peinture, le dessin, la littérature, les contes et la musique. Je développe très souvent mes photos en musique d’ailleurs. J’adore Magritte et les surréalistes, j’aime tout ce que cela permet de véhiculer, de transmettre. Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est me laisser surprendre, laisser l’imaginaire prendre le dessus et apprendre encore et encore !
En ce qui concerne la photo, les photographes que j’admire sont les grands reporters, ceux qui par leur travail ont permis aux choses de changer, de bouger, ceux dont les photos ouvrent les yeux et restent à jamais gravées dans le cœur… Il y a Nick Ut bien sûr ou encore Eddie Adams mais aujourd’hui j’admire notamment le travail et l’implication d’une amie photographe, Anne-Charlotte Compan. A mon petit niveau, tout en douceur, j’espère avoir un millième de l’utilité qu’ont ces grands photographes : je me dis que rêver, s’émerveiller et admirer sont également nécessaires et permettent aux gens de prendre conscience de certaines choses lentement et en douceur peut-être mais sûrement. En effet, s’intéresser, c’est apprécier – apprécier, c’est protéger !
Comment décrieriez-vous votre regard ?
Lorsque j’ai dédicacé Abracamera, les mots « évasion », « rêves à profusion » et « questions » sont régulièrement revenus, ils se sont imposés… Je crois qu’ils définissent assez bien mon regard. J’ai besoin de m’évader et de rêver, de créer et d’imaginer tout en m’interrogeant sur ce qui m’entoure. Contempler sans pour autant se laisser berner…
Vous semblez démontrer qu’il n’est pas nécessaire de partir loin pour s’émerveiller et découvrir, vous confirmez ?
Oh que oui ! L’énorme majorité de mon travail personnel se cantonne aux espèces locales dites communes et à un périmètre limité autour de chez moi. Partir loin est tout à fait possible en faisant à peine quelques pas… Voyager se fait toujours à plusieurs niveaux. On imagine difficilement le nombre de photos que l’on peut faire depuis ses fenêtres et pourtant, c’est un exercice on ne peut plus intéressant et tellement enrichissant.
D’autre part, à l’heure actuelle le monde souffre malheureusement souvent au pas de notre porte. Nul besoin de faire des milliers de kilomètres pour s’en rendre compte. Aussi, il est important de regarder d’abord ces choses simples et discrètes avant de ne plus pouvoir les voir.
Quel est le sujet de votre premier livre intitulé « Abracamera » ?
Depuis quelques petites semaines, les premières pré-commandes ont été reçues et les messages en retour ont fusé de toutes parts, ce qui m’a véritablement comblée de joie. Tout ce que j’ai souhaité mettre dans Abracamera et tout ce que je me suis efforcé de lui transmettre a été compris et a reçu un accueil encore plus merveilleux que tout ce que je pouvais espérer… Alors comme je suis trop pipelette, pour une fois, j’ai envie de laisser les lecteurs parler de leur ressenti et de la façon dont ils ont perçu Abracamera.
Voilà un extrait des commentaires laissés sur le livre d’or :
J’ai recu le livre ce midi, comment dire …. Comment il est trop magnifique , vraiment c’est la classe, trop trop beau ! Pour moi c’est pas un livre de photo et de poésies , c’est juste un livre d’art, comme on en a jamais vu dans le monde animalier ! Tu peux être fière vraiment y’a un vrai trésor quand on ouvre le livre , wahhhhh comment tu fais ça ? Mais j’en découvre plein de nouvelles, magie a chaque nouvelle page ! Je m’en garde pour ce soir , trop trop bien !
Pascal Bourguignon
(Photographe, Fondateur du Festival de Montier)
Je les garde précieusement, ce sont des boosteurs de moral imbattables !
Et pour ceux souhaitent en savoir plus : Lire plus de commentaires du Livre d’Or
Quel matériel utilisez-vous ?
J’utilise un NIKON D810 que j’aime beaucoup. C’est l’évolution de mon ancien D90 que j’ai véritablement adoré. En terme d’objectifs, je dispose d’un Nikkor 105mm macro, du Nikkor 200-500mm, du 70-200 F/2.8 et du Nikkor 35mm. J’emprunte de plus en plus souvent le Nikkor 24-70 de mon conjoint : depuis que j’habite aux pieds du Jura, je dois dire que le paysage s’impose petit à petit dans mon quotidien ! Je n’utilise que rarement mon trépied, je me stabilise la plupart du temps en me roulant dans la boue, comme ça je fais d’une pierre deux coups : masques anti-rides assurés et gratuits ! J’ai déjà eu en main le Nikkor 300 f/2.8 et l’incroyable 400 f/2.8, ce sont de véritables bijoux ! Le seul que je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer c’est le 600mm, mais comme l’essayer serait l’adopter, mon banquier m’a conseillé de lui fiche la paix pour le moment !
Quels sont vos projets pour la suite ?
Dans l’immédiat, Abracamera devrait aller se promener en galerie et elle est en partie exposée en grand format en extérieur au superbe Festival Photo de Bellême, du 16 juin au 2 septembre 2018. J’exposerai et dédicacerai mon livre aux côtés d’excellents photographes comme Olivier Grunewald dont les stagiaires pourront retrouver les photos sur les grilles du jardin du Luxembourg en juillet ! Il y aura également Jean-François Mutzig, Pierre de Vallombreuse, Charlie Abad, Nicolas Boutruche, Carol Descordes, José Nicolas, Tul et Bruno Morandi et Nicolas Orillard-Demaire… Beaucoup de diversité, des personnalités et des approches très variées : tout ce que j’aime dans la photo et l’art en général. J’ai également quelques conférences de prévues et l’emploi du temps se remplit chaque jour un peu plus.
En ce qui concerne les autres projets, ils ne manquent pas, que ce soit photo ou écriture. L’un et l’autre ont de plus en plus d’affinités… J’ai également tout un reportage, réalisé récemment, qui m’a profondément marquée que j’aimerais aussi montrer au grand public. Il y a des histoires qu’il faut absolument raconter ! En ce moment, j’avoue avoir des tendances beaucoup moins douces et oniriques que d’habitude…
Pour terminer, quel conseil donneriez-vous aux amateurs qui souhaitent capturer toute la poésie qu’offre la nature ?
Je leur conseillerais de simplement apprendre et prendre le temps de la regarder et de s’en imprégner… Le reste devrait venir tout seul, tout simplement : leur cœur fera tout le travail ! Mais ce qu’il faut avant tout c’est respecter la vision des uns et des autres : pour certains, la nature sera source de poésie, de réflexion, d’émerveillement ; pour d’autres, c’est le besoin de témoigner, de montrer qui prendra le pas sur le reste. L’important c’est de l’aimer et d’en prendre soin.
Formation Nikon School « Macrophotographie » par Myriam Dupouy : en savoir plus
Bonjour,
J’ai beaucoup aimé cet article, et ces magnifique photos. Cela donne envie de faire de la macrophotographie.
Cordialement.
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre petit mot que je découvre à l’instant. Au plaisir de vous rencontrer prochainement, à la School, au Festival de Dax ou bien de Montier 2019 !
Bonne journée,
Bravo, superbe
Un grand merci, excellente journée !
De vraies œuvres d’art. J’aime aller dans la nature et photographier les paysages, surtout dans la neige, mais en voyant ces photos, j’ai envie de découvrir la macro. Bravo en tout cas.
Merci beaucoup Véronique !
On peut trouver un compromis et partir sur de la macro de neige sans problème 🙂 J’adore également les paysage épurés et enneigés qui me régalent depuis mon déménagement aux pieds du Jura. Au plaisir de vous croiser prochainement,
Bonne journée,
Magnifique travail, des photos remarquables. C’est une vraie source d’inspiration.