Entretien avec la photographe Florence Dabenoc, lorraine de naissance et de cœur, docteur vétérinaire dans la vie qui partage avec nous son amour pour la nature et l’image. Cette passionnée, 1er prix du Festival International de Montier-en-Der en novembre 2016, revient pour le Mag Nikon sur son parcours et ses plus belles expériences.
Qu’est-ce qui vous a amenée à la photographie ?
Mes parents m’ont transmis l’amour et le respect de la Nature, la fièvre voyageuse, et mon père le virus de la photographie. Il était passionné par l’image et perfectionniste. Précision des réglages, importance de la lumière, choix du cadrage… Je pense que c’est en l’observant pendant mon enfance, toujours accompagné de son fidèle réflex et de ses différents objectifs, que s’est implantée en moi la petite graine de la passion, qui après avoir mis un certain temps à bourgeonner, occupe au fil des ans une place grandissante et importante dans ma vie. Malheureusement, il est parti top tôt pour la voir s’épanouir.
Quelles sont les étapes de votre parcours de photographe ?
J’ai commencé à m’intéresser à la photographie à l’adolescence, notamment à travers les images shootées par mon père mais je ne pratiquais pas vraiment. C’est seulement après son décès, juste avant mes 20 ans, que j’ai commencé à me servir ponctuellement de son boîtier et de ses objectifs. Ainsi, je me sentais un peu connectée à lui.
Après des débuts en pointillés et en argentique puis une longue parenthèse due aux aléas de la vie, je suis revenue à la photographie fin 2009. Mon mari m’a offert mon premier réflex numérique, un Nikon D90 et c’est alors que tout a vraiment commencé. Pouvoir réaliser des photos plus abouties, c’est ce qui me plaisait le plus. C’est sur l’invitation d’un ami photographe et encouragée par ma famille, que j’ai présenté pour la première fois mes images d’Afrique au public en juin 2012. Cela a été une expérience fantastique, un vrai déclic, j’ai adoré ces échanges !
« La photo me fait vivre tant de belles émotions et de rencontres formidables ! Je vis un rêve éveillé. »
C’était le début d’une nouvelle aventure. Puis j’ai fait appel à Pascal Bourguignon (Déclics Editions) pour mes premiers tirages d’art. Je me suis vue propulsée parmi les photographes que j’admirais. Depuis, j’ai eu la chance de participer à de nombreux festivals et expositions et à chaque fois c’est le même bonheur ! La photo me fait vivre tant de belles émotions et de rencontres formidables ! Je vis un rêve éveillé.
Pourquoi avoir fait le choix de vous spécialiser dans la photo de nature ?
Je ne me suis pas vraiment « spécialisée » dans la photo nature, mais c’est vrai que c’est grâce à elle que je vis mes plus belles émotions. Nous sommes une famille de globe-trotters et nous faisons 3 à 4 voyages par an en famille, aux quatre coins du monde.
L’une de nos destinations récurrentes est l’Afrique : Tanzanie, Kenya, Namibie, Afrique du Sud, Zambie, toujours en totale autonomie pour être en immersion, connectés aussi bien avec la Nature qu’avec les gens. Et à chaque voyage en Afrique, j’ai la même étrange et agréable sensation : celle de rentrer chez moi… C’est donc effectivement là que je me sens le plus inspirée et qu’au fil des voyages, mon approche de la photographie évolue.
Quels autres thèmes photographiques vous sont chers ?
J’aime explorer de nombreux domaines en photographie, aussi bien l’architecture, que les portraits, la danse, etc. C’est ce qui est génial en photographie : les possibilités quasi infinies, les sujets, les traitements. Chaque expérience, chaque « exploration », chaque source d’inspiration permet d’ouvrir les horizons, d’améliorer sa technique et de faire grandir la créativité. Chaque domaine photographique vient en nourrir un autre.
Quelle est votre approche de l’image ?
J’ai commencé par prendre des photos assez classiques, en immortalisant les rencontres, les paysages et les cultures découvertes lors de nos nombreux voyages. Assez rapidement, je souhaitais regarder le monde qui m’entourait autrement, essayer de capter des instants éphémères, de composer avec la lumière, le cadrage, le mouvement, de repérer des détails picturaux, de flirter avec l’abstrait parfois, en un mot de CRÉER.
Quand on parvient à transmettre une émotion, celle ressentie ou celle du spectateur, c’est jubilatoire. Pour y parvenir, il a fallu que mon regard s’aiguise et que ma technique s’améliore. Je me suis nourrie de très nombreux magazines spécialisés, des livres de mes photographes préférés, des palmarès de prestigieux concours photos, d’expositions photographiques et artistiques. Ainsi mes goûts et mes envies se sont dessinés puis affirmés.
Quel est votre souvenir photographique le plus fort ?
Je distinguerais deux types de souvenirs : ceux ressentis au moment où j’ai pris la photo et ceux que me procure la photo en général. J’ai eu la chance de vivre plein de moments forts. Ce sont d’ailleurs les émotions qui priment sur l’image. Je vis des instants magiques tout en prenant des photos ! Un exemple ? Ce lion qui marchait parallèlement à la piste, sous la pluie, à quelques mètres de nous. Nous étions seuls avec lui. Moment intense. Je rêvais d’un filé avec un lion. Les conditions étaient idéales ! C’est comme ça qu’est née l’une de mes images préférées, devenue un peu « emblématique » de mon expo.
Concernant les souvenirs forts procurés par la photo : J’ai la chance d’en avoir vécu beaucoup. Le premier jour de ma toute première expo, Kyriakos Kaziras qui prend du temps pour regarder ma première expo, m’encourager et me donner ses conseils, mon premier 1er prix à un grand concours photo, ma sélection-mon prix-mes 5 jours magiques à Montier en Der (un rêve, un graal) ! Sans oublier toutes mes fabuleuses rencontres. J’ai découvert un nouveau monde, des personnes géniales et je me suis fait plein de nouveaux amis. C’est très précieux.
Comment avez-vous connu Nikon ?
Lorsque mon mari a senti que ma passion pour la photo revenait au grand galop, il a décidé de m’offrir un tout nouveau boitier pour Noël. Nous nous sommes beaucoup renseignés et informés en amont afin de faire un choix judicieux : allais-je partir à l’aventure avec « les rouges » ou bien « les jaunes » ?
À l’époque Nikon avait une vraie longueur d’avance dans les hautes sensibilités et la gestion des basses lumières. Mon choix était fait ! Je suis donc devenue l’heureuse propriétaire d’un D90 le 24 décembre 2009. Depuis, il continue sa carrière dans les mains de ma fille de 17 ans qui aime entre autres faire des cadrages audacieux, et j’en suis ravie !
Quels boitiers et objectifs utilisez-vous ?
Après le D90, mon deuxième boîtier fut un D300S. Les objectifs « amateurs » ont assez rapidement laissé leur place aux Nikkor 24-70 f2,8 et au Nikkor 70-200 f2,8. Premier changement de « planète » ! C’est ensuite les capteurs plein format qui ont commencé à me faire les yeux doux. Je lisais beaucoup d’articles à leur sujet, et j’écoutais les photographes qui y avaient goûté et disaient être passés dans une nouvelle dimension. Le D700 m’y a effectivement propulsée. J’ai adoré ce boitier et j’y tiens toujours beaucoup.
Dès lors, j’ai moins utilisé mes boitiers APS-C, et quand je suis « tombée » sur une très bonne occasion du mythique D3S qui me faisait rêver, j’ai plongé ! Quelle équipe de choc pour débrider ma créativité et ouvrir le champ des possibles ! Il ne me manquait plus qu’un super télé-objectif à la hauteur, devenu depuis le compagnon de choix de mes « aventures » africaines : le Nikkor 200-400 f4. J’en suis ravie ! Monté sur le D3s il me permet de gérer les conditions de basse lumière (les plus intéressantes, au petit matin et en soirée), tout en maintenant des vitesses élevées grâce à la montée incroyable en iso (jusqu’à 6400 sans bruit). Je peux ainsi réaliser quelques très gros plans et me faire plaisir dans ma recherche de graphisme. Le Nikon D700 fait équipe quant à lui avec le 70-200 pour les plans un peu plus larges, et ponctuellement avec le 24-70 pour les paysages.
Quels sont vos projets pour 2017 ?
Faire « vivre » mon exposition « Inspirations Africaines » dans divers festivals et expositions, participer à quelques concours photos, booster mon petit festival « Déclics D’émotions » que j’organise avec mon ami Gilles et notre MJC dans ma ville , me re-plonger enfin dans ma photothèque, voyager…
J’ai eu le bonheur et l’honneur de voir deux de mes photos récompensées en concours. L’une en Italie – OASIS Photo Contest – « Tutoyer les chutes » (martinets des chutes d’Iguazu) RUNNER UP dans la catégorie oiseaux et l’autre en Allemagne dans le cadre du GDT – « Mirage » ( « mirage » de girafes = reflet inversé) – HIGHLY COMMENDED dans la catégorie 8 Atelier Nature ( Nature’s Studio).
Et explorer de nouveaux horizons et de nouvelles possibilités suite à l’acquisition d’un Nikon D810 que j’ai utilisé pour la toute première fois au mois de mars en Afrique du Sud. Je n’ai malheureusement pas encore eu le temps de me pencher sur le post-traitement de mes images depuis mon retour, mais le peu que j’en ai vu, ne serait-ce que sur mon écran de contrôle, me fait dire : wouaouh, excellent choix, vraiment complémentaire du D3S !
Tout ce que je vis dans le domaine photographique depuis bientôt quatre ans est non seulement très épanouissant et enrichissant, mais a eu également un effet stimulant et même libérateur. Je suis la première consciente que la marge de progression est encore immense.
Je souhaite que mes meilleures images soient devant moi, grâce au matériel acquis au fil des ans et à la maîtrise technique qui se peaufine. Mais je fais de plus en plus ce que j’aime ! Et j’y prends énormément de plaisir ! Avec le D3S et le D810, équipés de mes 3 Nikkor, je vais continuer à expérimenter, tester, tâtonner, risquer, me planter, innover, essayer, créer… bref me « lâcher » et m’éclater !
Très touchant, on sent l’amour des animaux et l’admiration de la nature. Les cadrages valorisent cette démarche écologique.
Photos magnifiques, ambiances superbes, de l’émotion à chaque cliché. Florence Dabenoc photographie avant tout avec le coeur, avec amour, et ça se voit, elle sublime le noir et blanc, et plus encore exprime l’indicible beauté de la Nature.
Un travail magistral
Bonjour,un récit captivant pour la photo animalière qui est ma passion,moi aussi après avoir démarré avec un D90,puis un D300 que j’aime,je vais passer au FX avec le D700.votre récit m’a convaincu de l’acheter avec une opportunité de reprise chez mon marchand à Toulouse,Prophot .
Bravo ne changer rien de superbes clichés qui effectivement doivent vous faire vivre des moments unique
Juste une GRANDE photographe de TALENT ! rien à dire de plus !