Jeune photographe de mode, Diane Sagnier est également passionnée de vidéo et de musique. Elle combine aujourd’hui avec talent ces trois activités qu’elle parvient à rendre complémentaires, rencontre avec cette artiste complète.
Pourriez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?
Passionnée d’image et de musique depuis petite, j’ai étudié la photographie aux Gobelins. Je travaille en tant que photographe et réalisatrice depuis 2010. Je shoote et filme beaucoup de mode, de musiciens et d’autres artistes. J’ai fait plusieurs reportages de festivals et des projets arty personnels. J’ai rencontré Mike et Léo en travaillant sur des clips avec eux, on a commencé à se voir en studio en 2013 pour composer ce qui deviendra le projet Camp Claude. Aujourd’hui j’allie la photographie, le film et la musique au quotidien. J’habite Paris et je voyage un peu partout pour des shoots ou des concerts.
Existe-t-il un lien selon vous entre la musique et la photographie ?
Pour moi la vidéo est le lien parfait, ça permet d’allier ces deux sensibilités, mes premiers essais d’images mouvantes étaient pour illustrer des compos musicales… Plus abstraitement, je pense que ce qui relie les deux est une sensibilité relative à chacun.
Que recherchez-vous à travers la photographie ? Quelle est votre intention ?
Je ressens toujours ce premier sentiment qui est de garder la trace d’un moment fort, d’un regard, d’un jeu de lumière ou de couleurs, même anodin, tant qu’il a cette petite magie où l’on se dit : « j’aimerais m’en souvenir ». J’ai une mémoire de poisson rouge, j’adore ce journal intime que peut être la photographie. C’est aussi un défouloir d’émotions que l’on peut recréer, d’où le processus d’entreprendre des projets personnels. Lorsque j’ai des commandes, la notion de « challenge » avec des contraintes devient un jeu ! J’aime l’image, je suis particulièrement stimulée par ce qui m’attrape l’œil, c’est un plaisir avant tout.
Quel matériel utilisez-vous ?
Mes images personnelles (de souvenirs) sont shootées en argentique avec un Nikon FM2 chiné, ou un petit Yashica avec flash lorsque le reflex n’est pas adapté, je me balade avec tout le temps. Pour le « travail » je shoote beaucoup avec des reflex numériques, peu importe tant que j’ai de beaux objectifs types 50mm 1.4, dont je ne peux me séparer.
Dans votre activité musicale, êtes-vous attentive à la partie visuelle ?
Je m’occupe de la partie visuelle du groupe. Au début je créais beaucoup de matière, pour pouvoir en jeter et cibler ce vers quoi je voulais aller. Je m’auto-shootais un peu comme je pouvais. Maintenant je réalise et dirige la direction artistique de ce que j’ai en tête. Un processus compliqué, mais j’adore l’univers visuel de Camp Claude, je pense que j’ai mis l’œil là ou je le voulais.
Que signifie « Camp Claude » ?
Camp est une référence au « Summer Camp », la colonie de vacances à laquelle on pense toute l’année avant d’y retourner quelques semaines l’été suivant. Claude est mon deuxième prénom, on aimait bien la sonorité et la connotation de cette alliance.
Pourriez-vous nous expliquer l’histoire qui se cache derrière la pochette de votre album « Swimming Lessons » ?
J’étais sur un shoot pub à Tenerife, et le dernier jour on avait une fin d’apres-midi de libre. J’ai demandé à mon assistant Kristos Giourgas de me snapper quelques photos de presse avec mon Yashica dans le jardin de l’hôtel. J’avais acheté la chemise dans une boutique sur place et me suis glissée dans la piscine lorsque le soleil est descendu. J’ai gardé cette image immergée dans la poche en attendant de savoir comment l’utiliser… Elle correspondait parfaitement à l’ambiance de l’album, au titre…
Comment définiriez-vous votre style musical ?
C’est toujours une question piège pour nous. On mixe Pop, Rock, Electro, Garage, Cold Wave, New Wave, Dream pop… on a appelé ça « Sky Wave ». Le fil conducteur est la mélancolie qui s’en dégage.
Continuez-vous à pratiquer la photographie ?
Oui ! Bien sûr, ça reste un plaisir, quelque chose que je fais assez instinctivement. C’est difficile de s’en détacher.
Pourriez-vous nous parler de votre projet d’exposition ?
Je travaille sur une série d’images et de portraits en rapport avec le sentiment d’escapade, la mélancolie du voyage ou des vacances, de ce moment d’anticipation, ce qui nous rappelle l’aventure… A voir en novembre prochain ce qui en sera tiré.
Quelles sont vos références artistiques ?
Je n’ai pas de grandes inspirations ou références précises. Je suis inspirée par les gestes et les regards des gens autour de moi, les endroits où je vais, les aberrations chromatiques que nous offre notre belle planète…
D’autres projets en cours ?
Tout en même temps ! Pour l’instant je termine un nouveau clip pour Camp Claude, entre concerts et shoots, j’ai d’autres projets de clips à filmer bientôt, donc je vais continuer à allier tout ça.
Que pensez-vous de l’opération Nikon Music Festival qui propose aux photographes/vidéastes amateurs de couvrir le Festival des Vieilles Charrues avec Nikon ?
C’était de vraies aventures et expériences professionnelles vibrantes pour moi de couvrir des festivals. Que ce soit en photo ou en vidéo, le processus d’aller chercher ton sujet, ton image emblématique, de la provoquer, illustrer un univers musical et des artistes particuliers sur une mini période de 3 jours, c’est un superbe challenge. Je trouve que c’est stimulant et enrichissant ! Good job.
Le groupe Camp Claude sera le 2 novembre à la Gaité Lyrique.