Abandoned Places : épisode 1 par David de Rueda

Reportage

Le photographe David de Rueda est passionné par la recherche et l’exploration de lieux abandonnés. Invité par Nikon à parcourir l’Europe de l’Est, il revient avec de surprenantes images, vestiges d’une autre époque synonyme de guerre froide et d’utopie. Ces photos sélectionnées et commentées par David font partie de l’initiative Project Spotlight à découvrir sur le MAG en 2 épisodes.

#1 Etoiles gelées

Cette station radar abandonnée se trouve dans les montagnes italiennes. Après près de trois heures de marche dans 50 cm de neige, nous avons atteint ces immenses antennes gelées. Pleine lune, ciel dégagé, neige omniprésente : l’atmosphère était irréelle. J’ai voulu créer quelque chose de post-apocalyptique, perdu au milieu de nulle part.

#2 Le vaisseau-mère 

Linnahall est une ancienne salle de concert à Tallinn, en Estonie. Une exposition de deux minutes m’a permis de révéler l’architecture du lieu, habituellement plongé dans l’obscurité. Le cadrage centré confère à la photographie sa puissance, attirant le regard droit au centre. À mes yeux, on dirait un vaisseau spatial.

#3 Haute fréquence

Cette photo a été prise dans une centrale électrique expérimentale désaffectée près de Moscou, étroitement gardée par plusieurs chiens. Après une petite discussion pour tâcher de le persuader, le gardien nous a laissé entrer. Alors que le soleil se couchait, je n’ai eu que quelques minutes pour trouver le point de vue idéal. Un oiseau qui passait par là a ajouté une touche supplémentaire de poésie à la scène.

#4 Chemins suspects 

À Saint-Pétersbourg, nous avons exploré une ancienne usine construite au XIXe siècle. L’endroit était gigantesque. J’ai particulièrement aimé cette salle en raison de sa forme, de la lumière et de l’ambiance qu’elle dégageait. Cela m’a particulièrement inspiré pour mettre en scène mon modèle. Elle est le point de convergence de la photo.

#5 Implosion temporelle 

Une pièce inconnue dans un ancien hôpital de Pripyat, on dirait que le four a explosé au centre de la pièce et tout détruit autour de lui.

#6 Attente éternelle 

La salle d’attente dans les ruines de l’hôpital de Pripyat. Ce sont les couleurs et la végétation en décomposition dans la pièce qui ont attiré mon regard. Vous avez l’impression que le temps s’y est figé.

#7 Oiseau solitaire 

J’ai passé un peu de temps à explorer les toits de Pripyat, parce que, depuis cet endroit, je pouvais voir toute la région, et cela m’a permis d’exprimer ma créativité. Sur cette photo, j’ai voulu immortaliser la solitude absolue qui plane sur la ville.

#8 Bar Pripyat 

Cet ancien bar se trouve à Pripyat. Je voulais mettre en avant les magnifiques vitraux et créer quelque chose d’exceptionnel avec une pose longue et la technique de light painting (peinture à la lumière). Nous avons créé une source principale de lumière à l’intérieur du bâtiment, une deuxième derrière le panneau Pripyat pour créer une sensation de profondeur et une troisième éclairant l’enseigne originale du bar.

#9 Le créateur 

À côté du bar Pripyat se trouve l’ancienne gare routière. Cette fascinante serre a été construite sur son toit. J’ai voulu créer quelque chose de graphique au moyen d’une pose lente et de la technique de light painting (peinture à la lumière). Il s’agit aussi d’un autoportrait.

#10 Poussière solaire 

Le deuxième jour de notre séjour à Pripyat, j’ai eu la chance d’assister au lever du soleil depuis le toit du plus haut immeuble de la ville, le Fujiyama. Les rayons du soleil se frayaient un chemin à travers la ville morte, redonnant vie au lieu pendant quelques courtes secondes.

L’anecdote

Au cours de son périple de six semaines sur les routes européennes, David a parcouru neuf pays à la recherche de ces vestiges du passé récent de l’Europe, en privilégiant la période de la Guerre froide et la découverte du cœur de l’ancienne Union soviétique. Au total, David a voyagé pendant 44 jours, avec l’ambition de photographier ces lieux de manière inédite.

David de Rueda

Ce photographe et explorateur urbain franco-allemand est issu d’une famille d’artistes. Il se forme seul à la photographie et crée le site Urbex.Fr en 2007.

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