La course des 24 heures du Mans est un événement mythique auquel a participé pour la première fois le photographe Nicolas Zwickel. Cette compétition automobile qui met à rude épreuve les pilotes et leurs montures est également un marathon pour les photographes qui couvrent la course ainsi que pour leurs matériels. D’autant que cette année, la pluie était au rendez-vous… Nicolas revient sur sa découverte du Mans pour LE MAG.
Nicolas, pourriez-vous nous dire qui vous êtes et ce qui vous a amené à devenir photographe spécialisé dans les sports mécaniques ?
Photographe depuis que j’ai 20 ans (j’en ai aujourd’hui 42) et originaire du Vaucluse, « expatrié » à Paris depuis 20 ans par choix professionnel. Je suis passionné de courses automobiles depuis toujours, j’ai donc été photographe pour le service communication de Citroën où j’ai travaillé pour Citroën Racing. Je suis désormais à mon compte depuis 2008, j’ai pu développer mon activité sport auto en plus de mes shooting « produits ».
La photographie de sports mécaniques est exigeante; elle nécessite endurance et performance, que ce soit sur le plan humain ou sur le plan matériel. Au-delà de ces aspects, quelles sont selon vous les critères de réussite dans cette spécialité ?
En plus de ces qualités il faut aussi travailler les rapports et les contacts humains qui permettent d’obtenir plus en informations, d’établir une vraie relation de confiance et de faire partie de l’équipe pendant les prises de vues lors des assistances.
Pour le matériel les même qualités sont recherchées à savoir l’endurance et la performance, il doit répondre au doigt et à l’œil quelles que soient les conditions de prise de vue (chaud, froid, poussière ou pluie) et ne pas être une entrave pour le photographe.
Vous découvriez donc le circuit du Mans. Comment avez-vous préparé votre reportage ? Quels sont les points de vue que vous avez trouvé les plus intéressants autour du circuit ?
J’ai refais le tour des images emblématiques de la course, les virages et les endroits mythiques des 24h. J’ai ensuite échangé quelques conseils avec des photographes habitués de l’épreuve mais souvent même si l’on prévoit tout, rien ne se passe comme c’était prévu, il faut donc être réactif et être capable de changer les plans. En plus de tout cela il faut aussi se renseigner sur les spécificités de chaque épreuve (horaires, règlement, ce que l’on peut faire ou pas, accréditation nécessaire pour réaliser les images).
Le Mans comme le Nurburgring sont des épreuves particulières, il faut trouver les accès aux points de vue du circuit et sur cette épreuve en particulier anticiper les zones à couvrir en fonction de la lumière mais aussi prévoir les temps de trajet entre ces différents points.
Sur cette épreuve nous n’avons pas été gâtés par la lumière ce qui est dommage car il est rare d’avoir l’occasion de photographier des courses en circuit au soleil couchant ou au lever du soleil. Sur le circuit j’ai bien aimé le virage Porsche où l’on a les derniers rayons de soleil, bien sûr les stands en activité permanente et les courbes Dunlop avec une vue sur les gradins historiques du circuit.
La pluie était très présente cette année pendant les essais et la première partie de la course. Comment faites-vous pour vous prémunir contre les éléments, que ce soit la pluie ou la poussière lorsque vous faites des photos de rallye ?
Pour se prémunir des éléments il faut tout prévoir en amont. La météo était incertaine, j’avais donc une seconde valise avec les « vêtements spéciaux » composée d’une combinaison pluie et une autre anti-feu (pour les stands), un casque, des vêtements chauds-froids. Sous le déluge, j’avais des housses de protection qui protègent le matériel mais il m’est arrivé sur d’autres épreuves d’être pris au dépourvu et le matériel Nikon est très bien tropicalisé aussi bien pour la pluie que pour la poussière. Je protège au maximum mon matériel pendant les prises de vues et je le sèche et le dépoussière dès que je rentre.
Quels matériels avez-vous utilisé pour ce reportage ?
Sur ce reportage j’avais un Nikon D500 avec le 200-500mm. C’est un très bon couple pour les actions en circuit qui permet d’aller chercher des angles inhabituels. J’ai également pu tester un Nikon D5 plus les optiques du 14 au 200mm.
Qu’avez-vous pensé des nouveautés que vous avez testées, et notamment des boîtiers D5 et D500, du zoom AF-S 200-500 mm f/5.6 VR et du flash SB-5000 ?
La qualité dans les hautes sensibilités a encore été augmentée, c’est vraiment bien pour les ambiances nocturnes. Le flash SB 5000 et son module radio donnent vraiment beaucoup de possibilités tant pour les reportages classiques flash au boitier que lorsque l’on veut une lumière travaillée.
Pourriez-vous nous raconter l’image que vous préférez de votre reportage, en nous expliquant notamment les réglages que vous avez choisi ?
J’aime la photo au coucher du soleil de la Toyota (virage Porsche) car c’est un des rares moments de la course sous une belle lumière. La voiture était 3eme à ce moment là (diodes sur le coté de la voiture) et a remonté jusqu’à la première place. Techniquement c’est un filé classique au 1/100eme pour ne pas figer l’action, pour la mesure lumière je me suis fié au boitier.