Le photographe David de Rueda est passionné par la recherche et l’exploration de lieux abandonnés. Invité par Nikon à parcourir l’Europe de l’Est, il revient avec de surprenantes images, vestiges d’une autre époque synonyme de guerre froide et d’utopie. Ces photos sélectionnées et commentées par David font partie de l’initiative Project Spotlight à découvrir sur le MAG en 2 épisodes.
#11 – Le signal
Sous la salle du congrès du Buzludzha, j’ai découvert un lieu qui semblait situé sur une autre planète. Je me suis servi de ma lampe de poche pour l’éclairer et découvrir que tout était recouvert de givre.
#12 – Chute nucléaire
Nous sommes à l’intérieur d’une tour de refroidissement d’une centrale nucléaire à Tchernobyl qui n’a jamais été achevée. Les tours de refroidissement sont impressionnantes vues de l’extérieur, mais plus encore depuis l’intérieur. Au milieu de cette architecture brute, mon modèle contemple la grandeur oubliée.
#13 – Rêve d’enfant
Notre dernier jour à Pripyat. Au cours des trois derniers jours, je me suis demandé comment immortaliser la célèbre grande roue en adoptant un point de vue innovant et original. Par chance, mon souhait de voir tomber un peu de neige a été exaucé, créant une ambiance onirique qui a transformé Pripyat. Juché sur un toit à proximité de la roue, j’ai finalement pu prendre la photo que je voulais.
#14 – Hors du temps
Pour accéder à cette centrale électrique abandonnée proche de Budapest, en Hongrie, nous avons dû explorer, ramper et escalader. Il nous a fallu pénétrer dans la centrale par le puits de mine de charbon, un couloir montant de 100 mètres de long, empli de poussière et de rayons de soleil : l’endroit idéal pour créer cette « apparition » et rendre hommage aux fantômes peuplant cette structure.
#15 – L’élu
Cette photo a été prise depuis l’intérieur de la centrale électrique abandonnée près de Budapest, en Hongrie. C’est un lieu impressionnant, vaste, regorgeant de machines abandonnées et empreint d’une atmosphère terrifiante. J’avais l’impression d’être plongé dans un film de science-fiction et j’ai voulu créer mon propre univers avec cette photographie.
#16 – Capsule temporelle
À Budapest, j’ai exploré ce cimetière de trains abandonné. Situé au cœur d’un dépôt de trains en activité, je me sentais comme un enfant échappant quelques heures durant à la réalité pour se promener dans un monde imaginaire habité par des monstres d’acier.
#17 – Epoque révolue
Voici le monument du Buzludzha en Bulgarie. J’ai décidé de l’explorer de nuit, défiant l’épais brouillard qui ceinturait la montagne, pour vivre une rencontre du troisième type !
#18 – Attention à la marche
J’ai découvert cette étrange structure près de Sofia, en Bulgarie. Le bâtiment paraissait vouloir m’aspirer. Avec cette photo, j’ai voulu exprimer quelque chose d’impossible, à l’instar des œuvres d’Escher.
#19 – Esprits nocturnes
Quelque part dans une région désolée de la côte méridionale de l’Islande git cette épave d’un Douglas DC-3 oubliée depuis longtemps. J’y suis arrivé à 4 heures du matin et, alors que nous attendions, des aurores polaires sont progressivement apparues à l’horizon. J’ai admiré ce spectacle magique jusqu’à l’aube et utilisé une exposition de 90 secondes, en ajoutant un peu d’effet light painting (peinture à la lumière) à l’intérieur de l’appareil, pour figer cette image.
#20 – Perdu dans l’espace
Cette photo est le fruit d’un trajet en voiture de 180 kilomètres en plein désert du Kazakhstan, suivis de 45 kilomètres de marche dans une zone à l’accès fortement réglementé. À notre arrivée, elles nous attendaient : deux reliques soviétiques de la conquête de l’espace dans un immense hangar abandonné. C’est peut-être la scène la plus épique qu’il m’ait été donné de voir depuis que j’utilise un appareil photo.
« Nikon m’a poussé à créer et à concrétiser le projet photographique de mes rêves, avec pour seule limite ma propre imagination », a expliqué David de Rueda. « C’était pour moi l’occasion idéale de me mettre au défi et d’entrevoir une nouvelle dimension pour ma pratique de la photographie d’exploration urbaine. À mes yeux, les lieux à l’abandon du passé récent de l’Europe étaient un thème qui coulait de source. Je vois la découverte de la face cachée de ces lieux comme une forme d’archéologie moderne qui, conjuguée à la créativité d’un photographe, devrait stimuler l’imagination de nombreuses personnes. »
Project Spotlight est une initiative lancée par Nikon afin de mettre en lumière les photographes qui, d’une façon ou d’une autre, repoussent les limites de la photographie. Elle met l’accent sur les personnes qui apportent une perspective particulière à leur travail et dont l’objectif est de prendre des photos inédites et de les peaufiner, afin de faire du projet photographique de leurs rêves une réalité. David a été choisi pour son aptitude exceptionnelle à figer la beauté esthétique de bâtiments en ruines. Il s’est aventuré dans des environnements impénétrables, emprunts de mystère, afin de les photographier et de les mettre en exergue. Lors d’un récent voyage au cœur de l’Amérique abandonnée, il a pris d’étonnantes photos qui illustrent la vie insoupçonnée des lieux hors du commun qu’il a visités.
L’itinéraire
Paris – Milan – Kiev – Pripyat (Tchernobyl) – Moscou – Saint-Pétersbourg – Tallinn – Budapest – Sofia – Reykjavik – Kyzylorda (Kazakhstan) – Lárnaka (Chypre) – Paris
Le matériel utilisé
Pour son projet, David a utilisé le Nikon D810 et les objectifs suivants : AF-S NIKKOR 14-24mm f/2.8G ED, AF-S NIKKOR 50mm f/1.8G et AF-S NIKKOR 70-200mm f/2.8G ED VR II