La photographie canine est une discipline méconnue et un exercice à part. Audrey Bellot, photographe professionnelle basée en Auvergne s’est spécialisée depuis plusieurs années, elle revient sur son parcours et nous explique les règles essentielles pour ce métier pas comme les autres. Quelques conseils pour immortaliser vous aussi votre plus fidèle compagnon.
Pourriez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?
J’ai débuté la photographie à 15 ans environ, en 2017 j’ai décidé de me spécialiser dans la photographie de chien, réalisant petit à petit que ces animaux signifiaient bien plus qu’un simple animal de compagnie pour moi. Je suis en très grande partie photographe autodidacte, j’ai eu la chance d’apprendre les bases avec un photographe de ma ville. J’ai adopté mon propre chien dans un refuge en 2018, Laos, un Border Collie. Je ne pouvais pas espérer mieux, c’est un chien adorable et plein de vie, il me suit partout dans mes voyages.
Pourquoi êtes-vous spécialisée uniquement dans la photographie canine depuis 2017 ?
Au départ, et pendant de longues années, je ne photographiais rien de particulier. J’étais d’abord passionnée par les chiens et le dessin depuis petite, nous avions eu deux Berger Allemands à la maison quand j’étais enfant, et pour moi ils étaient ma famille. Je construisais des liens très forts avec eux, ils étaient doux et incroyablement intelligents. Je m’amusais déjà à les photographier avec un très vieil appareil que mes parents me prêtaient, je pense que le déclic a commencé ici. Cet animal dégage la sagesse et l’innocence la plus pure.
Et c’est donc en 2017, avec mon nouvel appareil, que j’ai décidé de me lancer, abandonnant le dessin. Je demandais simplement aux habitants de ma ville s’ils voulaient bien que je prenne en photo leurs chiens, et c’est la que j’ai compris que je n’étais pas la seule à aimer les chiens comme des membres de ma famille, certaines de ces personnes me contactent toujours de temps en temps. C’est donc en alliant ces deux passions que cette spécialité est née en moi.
Quelle est votre méthode de travail pour préparer un shooting ?
Préparer une séance demande un peu de temps. Comme pour les séances avec les enfants, il faut respecter des règles essentielles pour le bon déroulement d’une séance avec un animal. Je demande toujours une description détaillée de l’animal, son caractère, s’il est chasseur, son comportement à l’extérieur, avec les inconnus, son degré de sociabilité, s’il à des traumatismes ou encore des soucis de santé, sans oublier son âge. Il ne faut pas négliger cette étape importante, bien que les animaux puissent être imprévisibles, il est toujours mieux de mettre toutes les chances de son côté pour ne pas avoir de mauvaise surprise au milieu d’une séance.
Travaillant uniquement en extérieur, il est également primordial de vérifier la météo. Certains animaux peuvent être sensibles au froid et à l’humidité, mais aussi aux fortes chaleurs, comme les chiens âgés ou malades.
Vous travaillez avec le nouveau Nikon D780. Pourquoi ce choix ?
En 2018 j’ai commencé à travailler avec un D500 pour sa rapidité, puis un D750 pour sa polyvalence et le plein format afin d’utiliser mes objectifs à leurs pleins potentiels. Le D500 était devenu le backup et le boitier destiné aux photos de chiens en action, et le D750 pour les portraits, mais il manquait un peu de rapidité à mon goût. J’ai rapidement remarqué la sortie du Nikon D780 aux qualités intéressantes. En effet, j’utilise énormément le LiveView pour mes photos, étant donné que je suis souvent positionnée au ras du sol, cela m’évite de me tordre les cervicales. Celui du D750 n’étant pas optimal, je me suis tournée vers le D780 qui offrait ce système AF hybride avec en prime l’écran tactile. Son ergonomie à 2 260 vues est également très intéressante lors des workshops ou des compétitions.
Enfin, c’est aussi pour la vidéo que je me suis tournée vers ce boitier, il est possible de filmer en 4K UHD à 30/25/24p sans recadrage, ainsi qu’en mode slow motion en Full HD à 120p. Je pense réaliser quelques tournages cette année.
Quelles sont les particularités de la photographie d’animaux de compagnie ?
Les chiens peuvent rapidement être distrait ou stressé par tel ou tel élément dans leur environnement. Je réalise mes séances le plus souvent dans des endroits naturels et calmes, cela permet également au client et son animal de faire une petite balade en toute tranquillité.
Il m’arrive d’avoir des chiens très bien éduqués, comme pas du tout. Dans ce cas, je préfère utiliser une laisse fine que je peux aisément retirer en post-traitement, la sécurité avant tout. En soi un chien peu ou pas éduqué n’est pas un problème, en tant que photographe d’animaux de compagnie il faut savoir s’adapter et utiliser les bonnes techniques. Par exemple, j’ai toujours un jouet pour chien dans mon sac, et je demande systématiquement aux propriétaires d’apporter des friandises pour récompenser celui-ci.
Faut-il avoir une formation particulière pour cette activité ?
Être photographe en général ne nécessite pas de formation, donc on peut être photographe animalier tout à fait par hasard, comme pour tous les domaines. Mais je pense qu’il est nécessaire, dès lors que l’on travaille avec des clients, d’avoir reçu au moins une formation par un professionnel ayant de l’expérience. Tant pour la technique que pour l’apprentissage des règles essentielles à la mise en place de séance avec des animaux.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent tirer le portrait de leur fidèle compagnon ?
Pour photographier les chiens, rien de mieux qu’un appareil avec un autofocus rapide. J’utilise 99% du temps le collimateur unique afin de le positionner directement sur l’œil le plus proche de l’objectif (dans les cas où le chien est de ¾ ou de profil). Comme les animaux bougent beaucoup, il peut être nécessaire d’utiliser le mode AF-C, surtout si l’on souhaite réaliser des photos d’un chien en mouvement, mais si le chien est relativement stable et immobile, je tends à utiliser le mode AF-S.
En règle générale, je me positionne au niveau du regard chien (comme énoncé plus haut), le but étant de le mettre en valeur, de lui donner de la force. Parfois je me positionne plus bas ou plus haut selon l’effet que je souhaite donner à mon image, des lignes/courbes disponibles et du décor en général.
Enfin, l’expression du chien, la partie la plus fun. J’utilise plusieurs techniques pour obtenir de meilleures expressions de la part de mes modèles, car oui, les chiens peuvent parfois faire un peu la tronche, oreilles en arrières, langue pendante, le regard un peu ennuyé. C’est alors à ce moment là que je sors mon pouic-pouic, que je fais moi-même des sons d’animaux ou que je demande au propriétaire de donner une friandise, puis d’en sortir une nouvelle, le chien aura tendance à fixer sa récompense avec patience.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Cette année, j’ai la chance immense de pouvoir voyager un peu plus. Plusieurs projets sont en réalisation. J’avais réalisé un projet en Roumanie pour les chiens des refuges, et j’aimerais en réaliser un de nouveau, dans un autre pays pour venir en aide aux chiens dans le besoin.
Nous avons également réalisé, avec mon ami Claudio Piccoli, un Patreon afin d’enseigner la photographie de chien et accessible à tous, d’autres projets liés à Patreon sont également en cours. Comme par exemple, des concours photo dédié à la photographie canine ouvert à l’international.
Très bon article et super disciple. Dommage que la photographe mise en avant soit une jeune femme avec une attitude détestable et préférant plagier d’autres grands photographes plutôt que de créer elle même. Mon amie a fait un workshop avec elle et j’ai été horrifiée de ce qu’elle m’a racontée.
Attention, cette personne fait du plagiat sur les autres photographes en canins
c’est pas un example à prendre…