Passionné par la vie sauvage et sa diversité, Guillaume Mordacq concentre son travail sur la photographie animalière en noir & blanc. À travers son regard, il sublime des espèces en danger ou montre des animaux domestiques sous un angle plus intime et artistique. Découvrez le parcours et l’univers de cet observateur.
En quelques mots, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Au départ je prenais des photos de mon côté, en ne les partageant pas ou très peu. Fin 2016, un ami m’a incité à passer au stade supérieur et à ne pas avoir peur de montrer les photos que je réalisais dans mon coin. Me voilà soudain à publier mon travail sur les réseaux sociaux. Une première exposition arrive en mai 2017 à la suite d’un concours où l’une de mes publications avait attiré l’attention. Début 2018, une galerie d’art en ligne me contacte pour une collaboration sur une longue durée, suite à quoi je me lance en qualité d’auteur-photographe. S’en est suivi une exposition à Londres en juillet dernier.
Comment est née votre passion pour la photographie ?
Plus jeune, mes parents me donnaient régulièrement un appareil photo jetable lors de sorties scolaires. Je me rappelle trépigner d’impatience à l’idée de voir les photos développées, de toucher le papier, de regarder les négatifs à travers une source de lumière. Des moments de plaisir d’enfant. Puis les années sont passées et la photographie occasionnelle mise de côté pour les études.
Arrivé dans le monde des adultes et après l’arrivée de mon fils, mon épouse a souhaité acheter un reflex afin de prendre des photos de notre famille. Lees vieux souvenirs ressurgissent, avec un regain de curiosité pour un appareil que je ne connaissais pas : un reflex. Le premier boitier Nikon (un D3100) est ainsi arrivé chez moi, et une nouvelle étape de ma vie a commencé.
Pourquoi avoir opté pour la photographie en parc animalier ?
Au fur et à mesure de ma pratique, mon envie d’une photographie en noir et blanc s’est développé. Ma première thématique avait été le sport, mais le sujet ne m’inspirait pas totalement, et je n’ai jamais été très à l’aise avec le traitement des couleurs. Lors d’une sortie en parc zoologique avec mon fils, le thème m’a semblé plus évident, avec plus de créativité et de possibilités de transmettre des émotions. Depuis que je suis tout petit, j’ai eu un intérêt naturel pour le monde animalier. Je rêvais à cet âge de voir des animaux sauvages qui ne vivait pas à proximité de chez moi.
Il y a également cette envie d’être plus qu’un visiteur de passage. Je voulais être quelqu’un passant plus de temps auprès d’un animal, améliorant mes connaissances des animaux sauvages. Ma vie de citadin des temps modernes m’avait fait perdre le contact avec le reste du monde animalier. Je voulais le montrer au plus grand nombre, à chercher à capter ces plus beaux instants, à recréer ce lien avec des personnes qui peuvent avoir cette sensibilité et qui peuvent perdre pied avec ce monde qui nous voulons préserver sans même le connaitre vraiment. Un besoin non ressenti par mes modèles, mais un besoin personnel.
Les animaux étant peu prévisibles, avez-vous rencontré des difficultés lors de vos prises photos ?
La principale difficulté avec un animal sauvage tient effectivement dans cette imprévisibilité de mouvement, même pour un animal en apparence calme. Lorsque votre modèle a envie de bouger, personne ne pourra l’en empêcher. Il faut donc être très observateur et savoir improviser pour trouver des angles de vues originaux ou pour réussir à capter la bonne expression au bon moment.
Les conditions météo sont également déterminantes. Je préfère limiter au maximum la montée en ISO pour avoir le meilleur rendu possible et le moins de bruit possible pour le post traitement. J’apprécie énormément les éclaircies ou les rayons de soleil épisodiques qui viennent se poser sur le sommet de l’animal que je photographie. Un magnifique puit de lumière naturel.
Comment vous préparez vous pour pallier à ces difficultés ?
Je ne quitte jamais les sites météo. Cela me permet de savoir si le temps sera optimal pour obtenir de bons clichés, même si certains jours l’envie de photographier passe au second plan. J’essaie de me renseigner le plus possible sur le comportement des animaux que je risque de croiser, sur leur temps d’activité journalier afin de les voir au bon moment.
Quelles sont selon vous les spécificités de la photographie animalière ?
Les 2 qualités essentielles à mon sens pour la photographie animalière sont le respect et la patience. Le respect car notre présence peut avoir de fortes chances de déranger un animal qui aspire à la tranquillité, un animal solitaire tolérera plus facilement la présence d’un individu par rapport à un groupe, surtout si celui-ci génère beaucoup de bruit. La patience car il faut parfois savoir rester un moment sur place pour capter le bon moment
Les animaux à tendance sociale sont très faciles à photographier. Ils passent beaucoup de temps ensemble. Observer les interactions de groupe et repérer les individus dominants vous permet d’avoir l’opportunité de capter de très beaux moments. Quant aux animaux solitaires, la bonne photo se mérite. La connaissance de leur habitude devient indispensable.
Avez-vous une anecdote à nous raconter sur vos shooting photo ?
Une soigneuse animalière m’a récemment donné une astuce pour capter l’attention d’un félin particulier. A plusieurs reprises, nous nous sommes retrouvés plongés dans le regard de l’animal. Ces moments étaient très impressionnants, intérieurement puissants. J’espère un jour réussir à le retranscrire en image.
Quel matériel utilisez-vous ?
Depuis mon premier reflex, tous mes boîtiers furent des Nikon. Mes premières photos animalières ont été réalisées à l’aide d’un Nikon D90. Aujourd’hui, je travaille avec un Nikon D300s.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je mentionne régulièrement le statut de conservation des animaux dont je fais le portrait. J’ai de nombreux projets en tête autour de la thématique de conservation. À moi de trouver des modèles réceptifs à mes projets.
Pour finir, avez-vous des profils à nous recommander ?
J’ai beaucoup de profil à vous recommander, j’essaie de m’intéresser à un maximum de thèmes photo. Je commencerai tout d’abord par celui qui m’a convaincu de me lancer dans la photographie, @limmichelpics , photographe parisien. En matière de photographe animalier, je ne serai pas original, mais je ne reste pas de marbre face aux sublimes portraits réalisés par @davidyarrow et @laurentbaheux . Dans le milieu de la macrophotographie, le travail réalisé par @lesliegleim est splendide, et dans un mode plus coloré le travail de @sophgregoire vaut le détour. Côté contenu original, je recommande fortement @hakansey et @e.kodaryanto . Pour les photographes portrait @maryhabergallery réalise de superbes portraits dans un style mode avec des tonalités chaudes et @erretega avec une approche plus spontanée. Pour finir sur une touche urbaine, @benmreau dans un style très minimaliste et @nka_bth pour sa capacité à sensibiliser et à faire apprécier les édifices religieux anciens et modernes.
Vraiment un très beau travail, je na fais plus beaucoup de photo, mais le noir et blanc c’est le top, j’aime beaucoup. Continuez Jack
Merci beaucoup Jack, nous avons un goût commun pour le noir et blanc. Cela a toujours été pour moi une évidence de faire de la photographie sous cette approche. Et j’espère continuer longtemps ainsi 🙂