Antoine de Almeida, c’est avant tout un jeune autodidacte qui se passionne pour la photographie de mode et plus particulièrement le street style qu’il souhaite nous faire découvrir à travers cet article. A l’occasion de la Fashion Week, voici un entretien avec un photographe qui compare sa pratique à un sport où la spontanéité est la clé.
Qu’est-ce qui vous a amené à la photographie ?
J’ai toujours eu des centres d’intérêt où l’image était essentielle : le skate, la mode… et j’ai souvent « joué » avec les appareils photos de ma mère, de mes amis, sans trop savoir ce que je faisais. Ce n’est que plus tard, que j’ai commencé à m’y intéresser vraiment. J’avais pour objectif de travailler dans l’industrie de la mode, et la photo s’est imposée comme un moyen de m’immiscer dans ce milieu fermé. J’ai acheté un appareil photo et je suis parti couvrir ma première fashion week en janvier 2015.
Je suis un pur autodidacte. J’ai appris au fur et à mesure, sur le tas, en shootant beaucoup, en observant, en me documentant.
Pourquoi avoir fait le choix de te spécialiser dans la photo de street style ?
Depuis toujours, j’ai un intérêt certain pour le vêtement. Naturellement quand j’ai décidé de faire de la photo, je me suis tourné vers la photographie de mode et plus spécifiquement le street style qui me semblait plus intéressant avec cet esprit « reportage ». J’aime montrer ce que les gens portent, mais aussi comment ils le portent, quelle est l’ambiance avant ou après un défilé, saisir des instants de cette effervescence, les prendre sur le vif. Je trouve beaucoup plus surprenant de voir comment les vêtements sont portés « dans la vraie vie » que sur un podium, comment chacun se les réapproprie, crée son propre style.
Comment travaillez-vous vos prises de vue ?
J’essaye au maximum de shooter un sujet en mouvement. Il s’agit de capturer cette exacte seconde où l’on peut admirer un détail, une démarche particulière. Je passe rarement plus de 10 secondes sur un sujet. Il faut donc que je sélectionne qui je veux shooter très rapidement. Avec le temps, je me suis forgé un œil. Tout est fait de manière spontanée ! Il faut être rapide, savoir se positionner, courir, toujours être prêt. La photo pour moi, c’est presque un sport.
Mon but est d’essayer de faire transparaître une personnalité ou un caractère à travers ces portraits sur le vif. C’est un exercice intéressant, et que j’aime de plus en plus pratiquer. Il y a une forme d’intimité entre le sujet et moi, qui ne dure que quelques secondes, mais qui est indescriptible. C’est un sentiment très particulier.
Avez-vous des « maîtres » ou des photographes qui vous inspirent ?
Bien sûr, je me nourris du travail d’autres photographes au quotidien : Irving Penn, Platon, Kevin Tachman, ou encore Adam Katz Sinding pour le street style, et bien d’autres encore, avec des styles différents. Mais l’inspiration peut venir de partout. J’adapte ce que je découvre, ce que j’apprends à mon propre style.
Pourquoi travailler avec des boîtiers Nikon ?
J’ai connu Nikon en utilisant l’appareil photo d’un ami. Quand j’ai décidé de me mettre sérieusement à la photo, je voulais dès le début travailler en mode reportage, Nikon s’est donc naturellement imposé.
J’utilise un Nikon D3200. Sachant que je shoote en rafale, ce n’est pas toujours facile de capturer ce que je veux. Je shoote avec un objectif AF-S NIKKOR 85mm 1/1.8G, plutôt adapté à un appareil Full Frame ! J’ai un cadrage extrêmement serré avec le D3200. Mais je m’adapte en attendant de pouvoir m’offrir un D4s ou un D5. Je shoote avec un maximum de vitesse, et une ouverture la plus grande possible (généralement f/1.8 ou f/2). Cela me permet de détacher la silhouette de mon sujet du reste de la photo.
Quels sont tes projets à venir ?
Être prêt pour la prochaine Fashion Week parisienne !
Une attitude et un regard face au monde extérieur que je partage pleinement. J’aime moi aussi shooter en rafales, dans la rue, des personnages qui m’attirent le regard. Et, si c’est plus le côté humain que le côté mode, j’aime cette démarche qui consiste à aller vers les autres. Bravo pour ce beau travail.