Après « Le Royaume de Bantar Gebang », une décharge à ciel ouvert en Indonésie et la découverte de la Birmanie avec « Bagan sous les étoiles », le photographe et vidéaste Alexandre Sattler partage avec nous l’aboutissement d’un rêve qu’il avait depuis son plus jeune âge : voyager au coeur de la faune sauvage de Tanzanie. Une expérience racontée par ce photographe passionné à découvrir ci-dessous.
Le roi lion, les éléphants, les girafes, la migration des gnous…. Autant d’images qui ont bercé mon enfance et ont alimenté le rêve de pouvoir un jour me retrouver au milieu de la faune sauvage Africaine.
En septembre dernier dans le cadre de mon métier de photographe reporter j’ai été amené à effectuer un reportage sur l’éducation en Tanzanie sur les rives du lac Victoria. Etant sur place et avant de rentrer en France, j’ai voulu réaliser mon rêve de gosse « Faire un safari ». La Tanzanie fait partie de ces pays africains où le rêve peut facilement devenir réalité, a condition d’avoir des dollars en poche.
La ville d’Arusha près du Kilimandjaro est un lieu parfait pour préparer son safari. Etant habitué à voyager d’une manière complètement indépendante, j’ai vite compris que pour réaliser un safari, j’allais devoir payer un guide et chauffeur, payer les droits d’entrée dans les parcs et les réserves, payer des Lodge ou des campings, payer une taxe…..bref, réaliser un safari ne se fait pas sans un minimum de frais. J’ai finalement choisi de me joindre à un groupe de l’agence de voyage Aguila pour laquelle je travaille.
Une fois les questions administratives réglées, nous étions partis, à 5 dans un gros 4*4 pour une semaine de safari dans le parc National du Serengeti. Très vite, mon enfant intérieur s’est réveillé face à l’intensité des paysages ; puis à la vue des premiers animaux, c’est l’émerveillement qui ma transporté.
Dans cet environnement inchangé, où les animaux vivent en liberté en suivant les rythmes dictés par l’instinct, et où le temps semble être arrêté, je me sens si petit et prend une leçon d’humilité.
Cette immersion dans cette nature sauvage et préservée à des vertus thérapeutiques, euphoriques et magiques ! Pour ne rien manquer de ce spectacle, mes boitiers Nikon D500 et D810 m’ont accompagné dans l’aventure.
Sur le Nikon D500 j’ai monté un 70-200 mm et un doubleur de focal, cet assemblage m’a permis de capter des détails. Sur le D810, un 28-300 mm, bien pratique pour sa large amplitude.
Le 4*4 évolue entre les troupeaux de gnous et de zèbres, il longe les rivières où apparaissent crocodiles et hippopotames, traverse la savane où se dessine la silhouette des girafes, passe par des zones boisées ou apparaît également singes et phacochères….
C’est un peu comme une prison dorée, nous sommes bloqués a l’intérieur avec interdiction d’en sortir, mais l’on si sent bien, le toit ouvert, la tête au vent à observer des scènes de vies et des scènes de chasse…
Mon rêve de gosse était réalisé, mais après le temps du rêve, l’heure du réveil. Dans ce microcosme africain, je réalise que les seules personnes que l’on rencontre sont des Européens, les Africains que je vois sont les chauffeurs et les guides.
Sur les dizaines de véhicules croisés pendant le safari, que des blancs. J’ai compris que mon rêve de gosse, a pu être réalisé grâce à mon pouvoir d’achat, et que les locaux n’ont pas l’occasion ou la chance de pouvoir vivre ce genre d’expérience dans leur propre pays… C’est une réalité qui me rattrape très souvent pendant le voyage. Le monde est fractionné par les frontières et les inégalités.
Au final, ce safari aura été un peu comme une parenthèse dans mon travail de photographe humaniste, j’ai goûté à la photographie animalière, j’ai aimé observé les animaux dans leur environnement mais je continuerais de photographier des Hommes et de voyager seul.
Découvrez également le reportage d’Alexandre Sattler sur une gigantesque décharge à ciel ouvert en Asie, refuge de centaines de familles : « Le Royaume de Bantar Gebang ».