Laurent Breillat propose régulièrement de parler photographie, que ce soit sur sa chaîne Youtube ou son blog ‘Apprendre la Photo », pour partager sa passion avec les débutants en quête de conseils qui souhaitent bien démarrer mais aussi les photographes curieux qui cherchent à progresser. Au delà des contraintes matérielles, il évoque les aspects artistiques et matériels nécessaires pour développer sa pratique photographique. Rencontre avec ce passionné 2.0.
Quel est votre parcours ?
J’ai démarré la photo en 2010, en apprenant tout seul sur internet. Comme je n’avais pas vraiment trouvé des informations à la fois pédagogiques, concrètes, pratiques et funs en français, j’avais du me rabattre sur l’anglais. Je décide donc de réparer ça et démarre alors modestement mon blog Apprendre la Photo peu après, dans le but de partager ma progression avec tous ceux qui étaient un peu moins débutants que moi.
Je le faisais un peu pour le plaisir et pour le défi, mais au bout de quelques mois, force était de constater que la mayonnaise avait pris, et que j’étais suivi par une audience qui dépassait largement mes espérances ! C’est ce qui m’a motivé à continuer à publier du contenu régulièrement, puis à sortir mon premier livre numérique fin 2011 (publié sur papier aux éditions Eyrolles depuis), ainsi que ma première formation en ligne en 2012.
C’est depuis mon activité principale, mais malgré tout je reste toujours dans la démarche « ensemble et pas à pas » que j’ai eu depuis les débuts du blog : mon contenu (aujourd’hui davantage en vidéo) évolue avec mon parcours photographique, et même si je pense toujours aux grands débutants, il est maintenant d’avantage axé sur la créativité, la personnalité et le projet photographique.
A qui sont destinées vos vidéos ?
Mes vidéos et mes articles sont destinées à tous les photographes désireux de s’améliorer. Il y a à la fois du contenu pour les grands débutants qui découvrent la photographie et doivent d’abord en maîtriser les bases techniques, que pour ceux qui ont passé ce stade et souhaitent désormais aller un peu plus loin en adoptant une démarche plus personnelle dans leurs photos, et tous ceux entre les deux. Je pense que tous les amoureux de l’image peuvent trouver du contenu qui les intéresse, pour peu qu’ils souhaitent s’améliorer.
Mais au-delà de ça, elles sont destinées aux curieux, à ceux qui sont capables d’admettre que le matériel ne fait pas tout, et que la règle des tiers n’est pas l’alpha et l’omega de la photographie. Regarder mes vidéos, c’est rapidement comprendre que l’évolution en photo est d’abord un travail sur le photographe lui-même.
Quels sont vos projets ?
Ce ne sont pas les idées qui me manquent, mais plutôt l’énergie pour faire naître tous mes projets ! D’une manière générale, je tends vers des sujets plus artistiques, plus culturels et qui demandent de la réflexion et de l’ouverture d’esprit.
J’ai aussi envie de monter en qualité, et des vidéos comme mes récents reportages aux rencontres d’Arles sont un exemple de ce que j’ai envie de faire davantage à l’avenir, même si ça prend beaucoup de temps.
En tant que photographe multi-marques, pourquoi avoir accepté de faire cette interview pour Nikon ?
Parce que seule la photo compte. Je ne suis pas intéressé par les querelles de marques. Il n’y a pas de débat plus stérile et stupide que celui de « les appareils Machin sont meilleurs que les appareils Truc ». Ca n’a rien à voir avec la photographie. C’est comme un peintre qui discuterait de l’épaisseur de son pinceau. On n’a jamais entendu Sebastião Salgado parler de son matériel, ce n’est juste pas pertinent.
Evidemment, nous avons besoin d’outils avec lesquels nous sommes confortables, mais chacun a ses préférences, et au final, il n’y a que l’image qui m’importe. Peu m’importe si celle-ci a été faite avec un smartphone ou le dernier reflex pro, tant qu’elle me touche.
Chaque année, je vois des milliers d’images parfaitement ennuyeuses faites avec des appareils très perfectionnés, et des tas d’excellentes images faites avec moins de matériel, mais plus de cœur. Et trop souvent, la discussion porte autour du matériel utilisé, plutôt que du langage photographique, qui devrait être au centre de toutes les discussions.
Je ne me suis donc même pas posé la question de la marque, tant que je peux parler à des amoureux d’image comme moi 🙂
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