Suite de notre série consacrée aux récits des photographes professionnels qui couvraient cette année les jeux de PyeongChang avec celui de Delly Carr, photographe sportif basé en Australie et ambassadeur de Nikon qui revient sur un moment qui représente à ses yeux tout ce dont rêve un photographe de sport.
« Alors qu’est-ce qu’un photographe australien sait sur le hockey sur glace ? Absolument rien ! Je viens d’une terre sous terre : une terre couverte de chaleur, de désert et de plages de sable blanc. Je suis allé à deux précédents Jeux olympiques d’hiver que j’avais mal shooté. Pourquoi ? Parce que je ne connaissais pas assez bien ce sport. C’est tellement important pour devenir un bon photographe sportif.
J’ai assisté à la médaille d’or, dernier match de hockey féminin entre les deux poids lourds – le Canada et les États-Unis. J’avais suivi d’autres matchs de hockey ici à Pyeongchang depuis le terrain de jeu, à travers les vitres. Aucun autre sport ne vous permet d’être aussi proche de l’action, seulement quelques centimètres lorsque les athlètes frappent le verre. J’avais utilisé mon reflex professionnel familier avec un zoom assez large comme le 24-70mm. »
« Cette fois c’etait different. Je voulais une position élevée pour avoir un certain contrôle car c’était le match pour la médaille d’or. Il y avait forcément un joyeux chaos quand le dernier buzzer a retenti et cela est devenu plus important que le jeu lui-même. Je ne pouvais pas m’imaginer shooter une situation si importante à travers la vitre.
J’ai donc choisi mon téléobjectif 400mm sachant qu’il était capable de saisir tout cela de loin en fin de partie. Ce devait être l’un des grands matchs de hockey sur glace de l’histoire olympique. D’abord, des prolongations et ensuite des tirs de pénalité pour décider de la médaille ! »
« Tout au long du match je me souviens que j’étais confus. Ne sachant pas ce qui allait arriver lorsque les équipes étaient dans l’impasse à la fin du temps réglementaire. Puis la fin des prolongations … Et la fin, appelée « tir de fusillade » qui était si étrangère pour moi.
Mais je tenais à attendre de voir ce qui allait arriver. Puis, après 90 minutes de jeu, l’action s’est transformée en une émotion puissante et brutale. J’avais vu et photographié tout ce dont rêvait un photographe sportif. »