Rencontre avec Patrick Galibert, photographe professionnel qui sillonne les routes du Sud de l’Afrique depuis plus de 10 ans pour rapporter des photographies spectaculaires des endroits les plus reculés. Il nous présente en 3 épisodes son dernier ouvrage intitulé « Africatracks » qui a pour vocation d’aider les amoureux de voyages et d’images à franchir le pas de la réalisation de tels périples.
Pouvez-vous présenter votre parcours ? Comment est née votre passion pour la photographie ?
J’ai toujours aimé observer la nature et les gens. À 16 ans j’étais inscrit au photoclub de mon village et déjà je rêvais d’acheter mon premier Nikon FM et faire du grand reportage en noir et blanc. Après le bac, je décidai d’intégrer l’école de photographie de Toulouse (ETPA). Trois ans plus tard, j’en sortais major de ma promotion. J’allais enfin pouvoir travailler comme photographe professionnel et vivre de ma passion. Je suis resté cinq ans comme professeur de photographie, de 1985-1986 et 1988-1991.
Lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs . Projet réalisé à New York de 1987 à 1988. Le projet était de voir comment fonctionnaient les écoles de photographies et de photographier les étudiants dans leur milieu social et de montrer en parallèle leurs travaux. Ce Travail a donné lieu à une exposition à la Galerie du Château d’Eau à Toulouse en 1991. Depuis ce travail est présenté via le Fiac dans différents établissements. Depuis 1991 je suis installé comme photographe indépendant et travaille pour des agences de publicité ainsi que des entreprises.
Qu’est-ce qui caractérise votre travail ? Quels sont vos domaines de prédilection ?
Ce qui caractérise mon travail, c’est la passion pour la photographie. Le plaisir d’écrire avec la lumière. Que ce soit des projets professionnels ou personnels le souci du détail, l’exigence, la précision et la patience sont des valeurs importantes. De nature curieux et habitué à répondre à différents types de commandes, que ce soit en studio ou à l’extérieur, j’adore m’investir dans des univers variés.
Mes domaines de prédilection professionnellement sont la nature morte, la photographie culinaire, la cosmétique, le portrait et le reportage industriel. Personnellement : le portrait, le paysage, la photographie de nuit et les longues expositions.
Qu’est-ce qui vous a amené à vous consacrer au continent africain ? Comment est né le projet Africatracks ?
Un premier voyage en Afrique en 1993 avec ma femme Christine fut une véritable révélation. Tout débuta avec un périple en 4×4 au Maroc. Son accueil, ses couleurs, ses odeurs et ses paysages nous donnèrent l’envie de découvrir d’autres pays de ce continent. Après dix ans passés à sillonner l’Afrique du Nord ainsi que quelques pays d’Europe de l’Est, d’Asie et d’Amérique du Sud, nous avons voulu pousser la découverte plus loin au sud, en ce territoire. C’est à partir de 2005 que ce projet devint réalité. Une nouvelle aventure commença, elle s’appelle : « Africatracks ». En plus des grandes zones désertiques que nous affectionnons particulièrement, l’Afrique australe offre la possibilité d’approcher les animaux sauvages dans les parcs nationaux et les réserves.
Si côtoyer au plus près les grands mammifères et les félins nous donne parfois quelques frissons, ils nous procurent surtout un plaisir intense. Et puis, difficile de ne pas parler de l’Afrique australe sans évoquer les rencontres avec ses habitants. Que ce soit les hommes issus d’ethnies aussi prestigieuses que les Massaïs ou les Himbas, en passant par ceux qui peuplent les villes et les campagnes, il y a toujours au bout la garantie de ces merveilleux tête-à-tête, riches d’humanité. À raison d’un mois et demi par an, nous circulons dans ces pays avec notre propre véhicule. Une autonomie qui procure une véritable sensation de liberté.
Quelle est la région d’Afrique qui vous a le plus marqué ?
C’est une question que l’on me pose souvent : quel est le pays d’Afrique que vous préférez ? Il est difficile d’y répondre, chaque pays à son charme, ses particularités, réserves d’animaux, paysages désertiques, culture, population…
Tout dépend de ce que l’on recherche, mais j’ai quand même deux coups de cœur. Le premier est la Namibie, ce n’est pas pour rien que notre Toyota Land Cruiser y est en gardiennage depuis 3 ans. Je suis un accro du désert, les dunes au pied de l’océan est un endroit unique à découvrir ! Les grands espaces, les forêts de quiver trees, les Himbas sont d’autant de sujets que je ne me lasse pas de photographier. Le second, le Malawi, est un pays ou la vie semble paisible. L’ambiance autour de son lac, l’accueil et les paysages verdoyants sont à découvrir.
vendredi 22 avril 2016
