Laurent Ponce, photographe de voyage, nous invite à parcourir l’Asie à ses cotés avec une série de 3 carnets de voyage à découvrir sur le Mag. Pour le premier épisode, il nous propose d’explorer l’Inde avec une sélection de photos accompagnées de leurs histoires. Comme lui, n’hésitez pas vous aussi à raconter vos plus beaux voyages dans les commentaires.
Laurent Ponce : « Depuis des années, je rêvais d’aller en Inde, et même si certains avis divergeaient, tout le monde semblait s’accorder pour dire que « l’Inde, soit on adore, soit on déteste ». Je pris finalement la décision de poser des congés et décollai deux semaines plus tard.
Première étape : une semaine à Varanasi (également appelée Bénarès), l’une des villes les plus religieuse d’Inde, connue pour ses Ghats, où vie et mort se mêlent. Le Gange, fleuve considéré comme sacré par les Indiens, reçoit des milliers d’entre eux qui viennent chaque jour effectuer des ablutions et se laver de leurs péchés. »
« A mon arrivée, le choc culturel fut immédiat. Le chaos de la circulation en ville était indescriptible : piétons, voitures, moto, vélos, vaches, camions, se côtoyaient. Parfums de cuisine, odeurs d’épices ou d’excréments, hurlements des klaxons, tumulte de la foule, couleurs des saris, mes 5 sens étaient sans cesse sollicités. »
« Les premiers jours furent épuisants. En voyage, je considère qu’un bon portrait nécessite trois composants : un bon sujet, une bonne lumière, un bon arrière-plan. Si en ville ce fut particulièrement difficile de réunir ces trois éléments, la vie au bord du Gange, bien plus calme sans pour autant être inactive, m’en laissa l’opportunité. »
« J’assistais à des scènes uniques : l’incinération des corps jour et nuit au Manikarnika Ghat et au Harishchandra Ghat, l’impressionnant rituel Ganga Aarti, qui célèbrait la divinité du Gange quotidiennement. »
« Au cours de mes déambulations, je fus particulièrement frappé par les « sâdhus », ces hommes qui renoncent à toute forme de vie matérielle pour se consacrer entièrement à une quête spirituelle. Certains d’entre eux, les « Naga Baba », s’enduisent le corps de cendres issues des crémations, pour montrer ainsi leur volonté de se détacher de la société et de ses illusions. »
« Je fis la connaissance de Uday qui m’avertit que de nombreux « sâdhus » étaient des imposteurs, phénomène encouragé par la montée du tourisme. Lui-même ne se considérait pas comme « sâdhu », et partageait son temps entre Varanasi et un ashram dans les montagnes du Nord de l’Inde où il priait et méditait. »
Prolongez votre lecture avec le deuxième épisode de cette série : Les routes d’Asie avec Laurent Ponce : Myanmar.