Yannis Behrakis est photographe de presse pour Reuters depuis 1987. Sa série « Les Persécutés », qui suit l’arrivée des migrants et des réfugiés de guerre en Grèce, a reçu le Grand Prix Nikon et le Prix du Public du dernier Prix Bayeux Calvados des reporters de guerre. Yannis Behrakis raconte ici les conditions de ce reportage à travers les 15 photos qui composent la série.
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Qu’est-ce qui vous a amené à traiter de ce sujet ?
La crise des migrants a constitué l’événement majeur dans l’actualité internationale. Selon moi, c’est même l’un des faits humanitaires les plus importants dans l’histoire. Couvrir ce genre d’événement fait partie de mon travail. D’autant plus que cette histoire a un angle « grec ». Je n’oublie pas non plus que, de par ma mère, j’ai du sang de réfugié qui coule dans mes veines, c’est donc devenue une « histoire personnelle ».
Qu’est ce que le Prix Bayeux représente pour vous ?
C’est toujours important de voir son travail reconnu par ses pairs, encore plus lorsque cette reconnaissance vient du public de Bayeux. C’est la seconde fois que je gagne le Prix du Public à Bayeux (La première fois c’était en 2002 pour mon travail sur l’Afghanistan). Cela signifie que mon travail parle aux gens, que je touche leur sensibilité. Pour les remercier et par respect pour eux, j’ai fait don de l’enveloppe financière de ce Prix du Public à Médecins Sans Frontières.
Lors de la remise du prix, vous avez expliqué que « cette fois la guerre est venue à moi ».
Je couvre les guerres et les catastrophes humanitaires mondiales depuis 25 ans. Cette fois-ci, l’histoire est venue dans mon pays, la Grèce. Elle est directement venue frapper à ma porte. Toutes ces personnes qui fuient la guerre et les persécutions nous ont demandé de l’aide, de l’hospitalité, notre écoute. J’espère que nous avons répondu à leurs attentes.
En tant que photojournaliste, quel est votre rôle ?
Mon rôle est d’être un messager, être les yeux et les oreilles qui transmettront les voix des persécutés à une plus large audience. Tout l’enjeu de mon travail est que personne ne puisse dire « je ne savais pas ». Le public comprend les faits à travers mes photos et mes reportages, je les rends responsables.
Je cherche à toucher leur cœur et leur esprit, quitte à choquer leur sensibilité; à eux ensuite de décider d’agir, de rester de simples observateurs ou de tourner le dos à ce drame.
Bonjour,
J’ai pu voir l’exposition de Yannis Berhakis à la médiathèque de Livarot (Calvados), je fais partie d’Amnesty International groupe d’Evreux, et nous aurions aimé montrer ces très belles et émouvantes photos à des lycéens de l’Eure.
Y a t-il une possibilité d’emprunter ces photos? J’ai contacté le prix Bayeux Calvados, mais on m’a répondu que cette exposition ne tournait que dans le département du Calvados.
Si nous demandons un retirage combien cela nous coûterait-il ?
Je me tiens à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Avec mes remerciements, cordialement.
Dominique Dagnet