A l’occasion du Salon de la Photo 2014, Nikon vous propose une série d’interviews exclusives de photographes professionnels. Entretien avec Olivier Anrigo.
Pour Olivier Anrigo, la photographie est une histoire de famille. Dès l’enfance, il a baigné dans les odeurs de chimie photographique et a été initié tout jeune, par son père Bernard, au maniement des appareils photos. Elève attentionné, le métier de son père est rapidement devenu sa passion, puis sa profession.
Ayant pris son indépendance, il a fait ses premières armes au côté de son mentor, Eric Gaillard, et a travaillé pour l’agence de Presse Reuters. Photographe éclectique, il traite aujourd’hui l’actualité et le sport pour diverses agences tout en développant des projets personnels autour de la nature et du voyage. Qu’il soit en Afrique ou au cercle polaire, qu’il travaille pour des magazines, pour la fondation Albert II de Monaco ou comme guide photo, la protection des espèces et la sauvegarde de la planète restent ses sujets de prédilection.
Qui êtes-vous Monsieur Anrigo ?
Chez nous, photographie est une histoire de famille. Dès l’enfance, j’ai baigné dans les odeurs de chimie photographique et je fus initié tout jeune, par mon père Bernard, au maniement des appareils photos.
Une fois quitté le giron familial, j’ai fait mes premières armes au côté d’Eric Gaillard et de l’agence de Presse Reuters.
Je traite aujourd’hui l’actualité et le sport pour diverses agences tout en développant des projets personnels autours de la nature et du voyage. Avec comme aires de jeu l’Afrique ou le cercle polaire, avec comme clients des magazines, la fondation Albert II de Monaco ou des passionnés lorsque j’encadre des safaris photo. La protection et la sauvegarde de la planète restent mes sujets de prédilection.
Tu reviens d’un safari au Kenya, mais ce n’est pas ta première destination. Quels sont tes territoires de prédilection ? Quelle est ta quête photographique ?
J’ai beaucoup affronté le froid du cercle polaire, la Laponie finlandaise et norvégienne, d’où j’ai ramené des photos et des vidéos. Ces conditions de vie extrêmes pour l’homme m’ont toujours attirées, fascinées. J’ai également été séduit par les pays chaud. L’Afrique en particulier. Tout récemment, je suis allé au Kenya dans le Masai Mara pour un magazine spécialisé en photo. J’ai ramené de magnifiques images que je présenterai dans le cadre des conférences auxquelles je participe sur le stand Nikon au Salon de la photo 2014.
Je me situe plus dans le créneau du « wild life photographer », très axé autour de la photo animalière que j’affectionne tout particulièrement. Très observateur, je suis toujours à la recherche de « la belle image ». J’aime la penser, la confectionner.
Tu as profité de ce voyage au Kenya pour tester quelques matériels Nikon. Qu’y avait-il dans ton fourre-tout ?
Lors de cette aventure, je suis parti avec le dernier boitier expert : le Nikon D750. J’ai aussi emmené son grand frère le Nikon D4S.
Mon équipement pour ce reportage :
– Téléobjectif AF-S 400mm/ 2,8 VR accompagné du doubleur TC20-EIII. Couple redoutable pour être au plus près des animaux.
– Grand angle AF-S 14-24mm/2,8, l’objectif de paysage par excellence
– Le zoom télé AF-S 70-200mm/2,8VRII pour les plans moyens
– Le AF-S 50mm/1,4 pour sa capacité à traiter l’humain en condition de reportage
– Pied Manfrotto Carbone 3 sections avec Rotule Manfrotto XPRO 3
La moisson d’images a-t-elle été bonne ?
La production sur les 14 Jours à été très variée ce qui a été très positif. Le Mara peut offrir autant de scènes de tendresse avec des naissances que des scènes sauvages telles que les chasses. J’aime produire des approches différentes des moments que je photographie grâce à la diversité des objectifs que j’embarque avec moi. De nombreuses séquences vidéos ont également été tournées lors de ce reportage.
Qu’as-tu pensé du D750, le dernier né des reflex FX de Nikon ?
Le D750 a véritablement brillé à la batterie de tests auxquels je l’ai soumis. Le capteur de grande qualité procure un rendu d’image fidèle à la réalité. L’autofocus est vif, ce qui m’a permis de saisir des actions très rapides. La possibilité de monter dans en sensibilité jusqu’à 12800 iso pour mieux saisir le mouvement en travaillant sur des vitesses rapides est très appréciable. A cela s’ajoute de nombreuses options qui ont été les bienvenues, aussi bien sur le plan de l’ergonomie que par les nouvelles possibilités créatives qu’elles offrent comme la fonction time lapse ou « vidéo accélérée ». Le temps des petits capteurs en animalier est bien révolu.
S’il ne fallait en choisir qu’un, quel objectif recommanderais-tu d’emmener en safari ?
Je recommanderai sans hésitation le téléobjectif AF-S 200-400mm/f4 VRII qui me semble être très polyvalent pour ce type de voyage.
Quels accessoires te semblent indispensables en complément du matériel de prise de vue pour la photo animalière ?
Le sac « Chest Vest News Wear » me paraît être un bon compromis pour avoir son matériel sur soi, à portée de main et à l’abri de la poussière, tout en assurant une excellente accessibilité . Le Sac à dos tout terrain Péli U100 Urban Elite Backpack m’a permis d’embarquer un ordinateur 17’ et de nombreux accessoires grâce à ses rangements bien conçus. J’avais également des housses de pluie pour le 70-200 mm et le 400 mm.
J’utilise aussi le trépied Joby Gorillapod. Très pratique pour stabiliser un deuxième boitier complémentaire aux prises de vue ou captations vidéo. Sans oublier l’indispensable lampe torche frontale Péli. Tous les campements n’offrent pas l’accès à l’électricité…
Le matériel est précieux et sensible à la poussière. Il ne faut donc pas faire l’économie d’une poire et d’un pinceau pour le nettoyage du soir. Et la journée, j’avais une couverture pour bien protéger les boitiers dans le véhicule lorsqu’on roule et qu’on soulève des nuages de poussières.
Comment s’organise une journée de prise de vue ? Quels sont les meilleurs moments pour observer la faune ?
La journée commence très tôt. Lever à 5h30 du matin pour capturer les premiers rayons de soleil et trouver des animaux en ombre chinoise sur l’horizon, en contrejour. De manière générale, les moments les plus adéquats pour observer la faune restent la matinée et la fin de journée. Entre deux, il fait très chaud et les animaux se reposent. Il faut également prendre en compte les habitudes et rythmes de chaque espèce dans le Mara, comme le guépard qui, lui, ne chasse que de jour tandis que le léopard ne chasse que la nuit …
Une grande partie de la journée est dédiée à l’observation pour repérer certains animaux qui se cachent mieux que d’autres. Le Serval, par exemple, plus gros qu’un chat, avec des grandes oreilles. C’est un animal hors du commun qui est très difficile à photographier de face. Il a pour lui le plus grand pourcentage de réussite à la chasse avec 90% de succès. Cela fait aussi de lui un des acteurs les plus discrets du Masai Mara.
Pour la chasse photo, on a souvent besoin de jumelles d’observation. Quel est ton choix en la matière ?
Pour observer les moindres mouvements de la savane, j’ai choisi la paire de jumelles Nikon Monarch 12×42. De par son étanchéité, cette paire de jumelles est adaptée au Safari photo. Très confortable, lumineuse et polyvalente elle a aussi séduit mon guide kényan Ruto qui d’ailleurs ne les lâchaient plus.
Y a-t-il une image en particulier qui ressort de toutes celles que tu ramènes du Kenya ? (parce qu’elle est liée à une émotion, à une histoire, à une attente…)
La scène de la lionne en pleine chasse sur le dos du buffle reste certainement un des moments les plus forts de mon séjour au Kenya. A la tombée de la nuit, il y avait en tout une douzaine de lions et lionnes autour de la bête. Tous se relayaient et chacun savait exactement où se placer et quoi faire. C’était vraiment impressionnant ! Chacun pouvait, à ce moment-là, constater que la nature sauvage a ses propres règles.