Pour notre toute première série, c’est tout naturellement que nous allons vous faire découvrir les beautés d’un territoire qui nous tient à coeur, le Jura. Et plus particulièrement le Haut-Jura, la contrée d’origine d’Élisa, qui est née à Saint-Claude. Toutes ces années durant, elle ne réalisait pas à quel point elle avait eu de la chance de grandir dans les montagnes jurassiennes.
C’est en partant à l’autre bout du monde en Australie pendant plus d’un an, lors de notre incroyable aventure du Meilleur Job du monde qu’elle a redécouvert toute la beauté de son “pays” à notre retour. L’hiver, le Jura a des airs de forêts canadiennes, de plaines de Laponie, ou même d’Ecosse… de quoi se dépayser ! Le Jura est aussi la preuve que l’on peut s’évader et se ressourcer sans forcément avoir à parcourir des milliers de kilomètres.
On vous emmène donc dans les terres jurassiennes, vivre une journée d’hiver comme on les aime : froid glacial, paysages immaculés, cascades débordantes et poudreuse à volonté ! Avec en poche, ou en sac plutôt, mon D750, un 14-24mm et un 70-200mm.
Il est 7h, le jour se lève à peine, tout semble figé. Ce matin, il fait -21°C aux Hautes Combes… Le D750 est prêt pour sa première sortie dans le froid, on pose donc le trépied au milieu de la route pour immortaliser ce moment, le ciel est encore rose. Le retardateur est prêt, le silence laisse place au résonnement du déclenchement.
Nous continuons notre balade matinale, la brume se dissipe, la lumière est rassante, je sors le 70-200mm pour essayer d’atteindre cette maison au fond qui se dévoile, un flair peut-être un peu trop présent mais j’aime finalement cette mood du matin.
« Une douceur qui sculpte les formes dessinées par le vent de la nuit »
Plus loin, sur le lac des Rousses,le paysage est tout aussi magique que l’air est glacial. Le soleil prend peu à peu son envol derrière la brume qui diffuse la lumière comme une boite géante, apportant une certaine douceur… Une douceur qui sculpte les formes dessinées par le vent de la nuit. J’aime capter les détails… Un gros plan au 200mm pour un cliché un peu plus abstrait s’impose !
En ce début mars, la neige est aussi tombée en quantité, les champs sont vierges de toute trace… Seul le ciel vient contredire cette beauté parfaite, mais c’est là que la photo prend sens !
La brume a disparu, le Crêt de Chalam, un des plus haut sommets du Jura (1545m), pointe donc son nez devant cette neige étincelante. On rêve d’aller faire un lever de soleil là-haut, avec la vue sur les Monts Jura et toute la chaine des Alpes !
Un peu plus loin, changement de décors dans les lacets de Septmoncel. Saint-Claude en contrebas est prise dans une mer de nuages. Le soleil est encore caché derrière la montagne, créant une scène mystique et envoûtante. Nous reprenons la route, direction la région des lacs pour rejoindre le Belvédère des 4 lacs. De la haut, une vue à couper le souffle sur 4 étendues d’eau, mais je vous ne montrerai ici qu’un détail du Grand Maclu, un lac à la couleur et au caractère vraiment singuliers. Je vous laisse imaginer le reste.
« une des cascades les plus majestueuses du Jura »
Trente minutes plus tard, nous découvrons une des cascades les plus majestueuses du Jura: l’Éventail aux Cascades du Hérisson. C’est un site naturel classé que l’on peut découvrir en marchant pour aller à la rencontre de ses 7 cascades et en seulement 3 heures aller/retour. Elisa est en admiration devant cette eau fraiche qui dévalle ce mur de 65 mètres. Je règle le D750 sur 1/10 de seconde (ISO 100, f/8) pour ne pas figer l’eau mais pouvant tout de même shooter à main levée au 70mm. Je déclenche une rafale pour être sûr d’en avoir une nette !
Nous avons passé notre temps devant l’Éventail, la plus Haute des 7, nous reviendrons voir les autres au printemps. Le chemin étant encore très glissant à cette époque de l’année, il faudrait des crampons… Elisa prend les commandes, on ressort le 14-24mm, la cascade tient dans le cadrage! N’ayant pas encore de filtres pour cette optique, le soleil nous contraint à passer à f/22 si l’on veut garder notre vitesse de 1/10 pour garder l’effet avec l’eau.
Au détour du sentier, nous rencontrons Laika, une chienne Samoyède de 6 mois, heureuse que dans la neige. J’en profite pour faire son portrait au 70 mm. Ses yeux noirs sont perçants dans cette blancheur hivernale.
L’heure du dégel
Il est temps de remonter dans les montagnes… Le ciel se couvre, en chemin nous repassons au lac des Rousses, c’est l’heure du dégel, le printemps approcherait-il ?
Des sapins ! Le Jura compte plus de 250 000 hectares de forêt soit plus de la moitié de sa superficie totale. La lumière décline pour devenir rasante, le soleil joue avec les nuages pour mieux briller.
Assez joué, le soleil se couche… le spectacle ne fait que commencer pour nous ! Le ciel se teinte de rose, violet et de mauve… Ah, la magie des couchers de soleil hivernaux !
La nuit tombe, le ciel se dégage… Il est 21h, je prends mon trépied, mon grand angle, fais quelques pas dehors. La neige grince, il fait bien froid. Je lève les yeux et admire le show! La lune est absente ce soir là mais le ciel est noir d’étoiles. Je teste les ISO du D750. 1600, 30sec, f/2.8, 14mm… je suis prêt. Je lève le miroir et met le retardateur pour éviter toute vibration. Clic.
Récit par Elisa & Max (BestJobers)